Dans la chronologie, 13 titres remarquables dans la discographie de New Order (1981 > 1986).
« Lequel de vous quatre est le type qui est mort ? », lance un spectateur au groupe, pétrifié, lors de sa première tournée de huit dates en Amérique du Nord. La scène se déroule en novembre 1981, New Order vient d’enregistrer “Movement” et se remet, tant bien que mal, du suicide de Ian Curtis. Le groupe dira plus tard qu’ils n’étaient pas prêts, qu’aucun des quatre ne voulait chanter, mais que le manager Rob Gretton avait la solution pour conjurer l’angoisse : « Ne vous arrêtez jamais de travailler ! »
Quand New Order se fait voler son matériel à New York, la tournée vire à la catastrophe. L’étape aura pourtant un impact décisif sur la trajectoire du groupe qui découvre à cette occasion l’électro futuriste et les sonorités disco des clubs new-yorkais. Dans la foulée, New Order achète un synthé Moog Source, un sampler Emulator, la boîte à rythmes Oberheim DMX (pour être précis), et opère sa mue. La créature hybride surgie du rock le plus froid se distingue dans le registre clubbing dès 1983 – les singles “Blue Monday” et “Confusion” –, jusqu’à séduire Quincy Jones qui leur ouvre les portes du label Qwest pour le marché américain.
La vidéo de “Confusion” (feat. Arthur Baker) témoigne de la « période new-yorkaise » du groupe de Manchester.
Interviewé en 2017 par la BBC, Bernard Sumner (chant, guitare, clavier) indique que, considérant le passé, deux titres trouvent encore grâce à ses yeux : “Decades”, période Joy Division, et “Ultraviolence” qui figure sur l’album “Power, Corruption and Lies” (1983). On sait cet enchanteur du son insatiable et exigeant…
A contrario, pour l’auditeur, le défi s’est avéré ardu de ne retenir que 13 titres. De 1981 à 1986, New Order a composé, outre des singles, des albums cohérents qui gagnent à être découverts dans le déroulé, rigoureusement pensé, du début de la face A à la fin de la face B. Mais aujourd’hui YouTube offre des possibilités que n’accordent pas encore les plateformes de streaming : disposer du catalogue complet de New Order, et de bien plus encore (live pirates, remix inédits, reprises en tous genres…). On s’en tiendra à peu près au catalogue, tout en préférant la version Peel Session de “Dreams Never End” à celle de l’album “Movement” ; la fluidité de “Lonesome Tonight” (1984) live à Brixton Academy, 2015 ; “Love Vigilantes”, à la fois fragile et tendue au festival de Glastonbury en 2005, et quelques versions remasterisées.
Ainsi de “Ceremony”, composé à l’ère Joy Division, à la version euphorique de “Bizarre Love Triangle” au Manchester International Festival de 2017, la playlist suit la chronologie de la création, mais non celle de l’interprétation.
Ceremony (live at Brixton Academy, 2015)
Dreams Never End (Peel Sessions, 1981)
Turn The Heater On (Peel Sessions, 1982)
Procession (remaster 2015)
Age of Consent (remaster 2015)
Leave Me Alone (remaster 2015)
Ultraviolence (live at MIF, 2017)
Lonesome Tonight (live at Brixton Academy, 2015)
Love Vigilantes (live at Glastonbury, 2005)
The Perfect Kiss (version 12’’, HQ)
Sooner Than You Think (remaster 2015)
Broken Promise (remaster 2015)
Bizarre Love Triangle (live at MIF, 2017)
# Nuage de groupes : Chic, The Cure, Depeche Mode, Electronic, Kraftwerk, Joy Division, Giorgio Moroder, Pet Shop Boys…