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Disques

Satoshi Ashikawa – Still Way (Wave notations 2)

Satoshi Ashikawa - Still Way (Wave Notation 2)

Les rééditions de merveilles d’ambiant japonaises passées ont fait florès ces dernières années grâce aux algorithmes de youtube et à la persévérance d’inlassables défricheurs/uploaders.

On touche enfin au Graal avec cette réédition de « Still Way »de Satoshi Ashikawa sur sa collection trop tôt avortée : « Wave Notations ».

Le premier chapitre, « Music For Nine Postcards » d’Hiroshi Yoshimura, louchait des deux yeux entre Satie et Brian Eno. « Still Way « est quasi le retour à l’envoyeur de Debussy, mais en mode Satie minimal. Là encore la grande référence est la musique d’ameublement mais qui revisiterait la musique traditionnelle japonaise. Harpe, vibraphone, flûte, piano : on erre bien entre deux mondes. Et entre deux temps.

« Still Way »est tout dans l’instant suspendu, la répétition délicate et fine, qui capte l’attention ou la laisse flotter, suivant l’humeur du moment. Les thèmes passent, sont traités en ensemble ou en pièces solistes, ou comme des variations. Sommes-nous passés de l’Occident (« Prélude ») à l’Orient (« Image Under the Tree ») ou le contraire ? Où est le traditionnel et le contemporain de « Landscape of Wheels »(à la harpe) et de « Still Sky »(flûtes, tout en surimpositions de bandes comme autant couches de laques) ?

On pense aussi à celui qui nous a mis sur cette voie-là, Sylvain Chauveau, en solo et en ensemble de musique discrète,  ou à Joanna Newsom pour la harpe contemporaine déterritorialisée.

Étonnant (vraiment ?) donc que ce « Still Way »sorti en 1982 comble nos attentes d’auditeurs d’aujourd’hui. Avec un effectif de collaborateurs tout à fait hors du commun comme, au vibraphone, Midori Takada, dont on ne s’est toujours pas lassé de « Through the Looking Glass » et « Lunar Cruise », ou encore Hiroshi Yoshimura, ici à la réalisation de la superbe pochette.

Enfin, le label WRWTFWW, qui fait toujours bien les choses, est allé chercher les lumières de Gareth Quinn Redmond et de Midori Takada pour éclairer la réédition. Ainsi Takada explique que Ashikawa avait engagé les musiciens à réduire l’expression (pas de vibrations sur le vibra, pas de pédales au piano, ni de crescendo à la flûte) pour s’abandonner au moment et se concentrer sur le son produit. Une esthétique de l’écoute et de l’attention. Et une véritable philosophie en actes.

On se précipitera donc sur cette réédition en LP, car l’objet est superbe, sans omettre de jeter une oreille sur le la version digitale incluant un titre bonus, « Wrinkle », plus ouvertement orientalisant et tout aussi passionnant.

Sans nul doute, une des rééditions de l’année, idéale pour les neiges futures et les pétales roses des cerisiers du printemps. Nous profiterons de chaque instant.

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