Kyle Field est un type étonnant. On ne sait jamais sur quel pied on va danser en écoutant ses disques. Sur celui-ci, c’est le line dance qu’on préfèrera. On sait qu’il aime évoluer dans les atmosphères de ranches, le voilà un pied dans le white trash. Rassurons-nous, droit dans ses bottes country mais la tête bien enfumée dans les nuages. Sur la liste de cet album exclusif de reprises campagne, on retrouve d’ailleurs un sacré quota d’outlaw country et d’autres allumés notoires qui ont soit sapé le genre, soit pris de sacrés distances avec les canons en vigueur (Flying Burrito, Rolling Stones). Quand il ne se reprend pas lui-même (« I was high »), gravement perché.
Au programme : addiction, boxon (au propre et au figuré) et, principalement, la vie abimée du Troubadour Américain Moderne avec de belles envolées sur les amours fidèles, seul centre à peu près stable de tout ce bordel mélancolique.
Kyle Field se love dans tout ça avec un naturel qui laisse pantois et finalement sa prise d’âge lui va bien (« Wishing all The Things Were New »). On retrouve le mélange de prises rapides et un peu branque mais pro qui caractérise le genre dans ses chemins bis. Très Little Wings donc.
Finalement, c’est le LP de Field vers lequel je retourne le plus cette année, plus que vers « People ». Il est vrai que c’est une sacrée belle collection de titres tristes et que Field y glisse cette nonchalance de surfeur et ce petit je ne sais quoi d’ensoleillé qui va nous enchanter en cette fin désormais si proche de l’été.