Comme en témoigne sa place d’honneur dans le classement des rédacteurs de POPnews, “Yawn”, quatrième album de Bill Ryder-Jones, avait marqué de son empreinte l’année 2018. Tendus, électriques, les morceaux de l’ex-guitariste de The Coral tutoyaient déjà les étoiles (noires), déployant des trésors d’invention mélodique, pour dire le spleen et la perte de l’être aimé.
Avec “Yawny Yawn”, frère siamois du disque sorti l’an passé (les mêmes titres dans le même ordre), l’Anglais semble se rapprocher encore un peu plus de son aîné – et modèle – Mark Kozelek, période Red House Painters, en relisant ses propres morceaux dans des versions piano-voix, au plus près de l’os. Il y livre ses états d’âme et sa mélancolie avec une justesse jusque-là insoupçonnée. Magnifiant certaines chansons qui semblaient plus en retrait dans leur première incarnation (« And There There’s you », « No One’s Trying to Kill You »), Bill Ryder-Jones ralentit le tempo et touche à l’essentiel. Comme l’un des plus beaux disques d’automne dont on puisse en ces jours-ci rêver.