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Festivals

Rock en Seine 2019 : un monstre sacré, un peu de rock et quelques surprises ?

Après la tentative hip-hop et electro de l’an dernier, sanctionnée par une baisse de la fréquentation, Rock en Seine (du 23 au 25 août) semble avoir voulu cette année se recentrer sur ses fondamentaux. Du moins le vendredi où l’incontestable tête d’affiche sera un groupe de quarante ans d’âge : The Cure, bien sûr, qui jouera 2h15 (un concert court, pour eux !) sur la grande scène du domaine de Saint-Cloud. Foule intergénérationnelle assurée. Pas d’aussi grands noms samedi et dimanche, certains nous étant même totalement inconnus… Voici en tout cas nos repérages sur les trois jours (la grille horaire est ici).

 

Vendredi 23 août

Si vous voulez jouer la sécurité, Balthazar et Jeanne Added, désormais rompus aux festivals d’été, ne devraient pas vous décevoir. Côté jeunes pousses, on mise sur We Hate You Please Die, groupe rouennais mixte au nom pour le moins percutant, qui fait fructifier l’héritage rock’n’roll de la ville. On les espère aussi fun, tordus et saignants que le clip de leur morceau “Minimal Function”.

Let’s Eat Grandma, duo de copines et fausses jumelles de Norwich, n’a pas encore vraiment percé en France malgré un deuxième album séduisant sorti l’an dernier. On pourra les découvrir sur la petite scène Firestone. Pas de chance, Eels et Johnny Marr (tous deux déjà venus à Rock en Seine) jouent en même temps : entre l’un des plus grands guitaristes anglais et l’un des meilleurs songwriters américains, le choix sera difficile. Et pour finir la soirée après Cure, quoi de mieux que d’aller danser sur les chansons electro sous influence germanique du duo bien de chez nous Kompromat, alias Julia Lanoë/Rebeka Warrior (Sexy Sushi, Mansfield.TYA) et Vitalic, qui ont le bon goût (ou le bon mauvais goût) de se faire mettre en images bizarres par Bertrand Mandico (ci-dessous) ?

 

Samedi 24 août

Pas mal d’artistes français quasiment inconnus en début d’après-midi, qui ont sans doute le mérite de ne pas trop gonfler le budget… Bénéficiant d’une notoriété un peu plus grande, le collectif Catastrophe investira la grande scène à 15h30. On espère que Blandine Rinkel et ses amis multicartes seront aussi inventifs, drôles et poétiques que sur les petites scènes… ou à la gare de La Rochelle.
Grande scène sur laquelle leur succédera Louis Cole, un chanteur multi-instrumentiste américain très doué entre pop, electro, funk et jazz, accompagné de son big band. Après Quincy Jones, Flying Lotus et Brad Mehldau, on voit bien le public de Rock en Seine succomber à ses chansons tantôt émouvantes, tantôt facétieuses, toujours impeccablement ficelées.

Le reste de la journée, où le rock aura vraiment la portion congrue, sera tout aussi métissé, entre nouvau rap français, sound system écossais, néo-soul (la belle et talentueuse Jorja Smith), et même un groupe indien inclassable, Peter Cat Recording Co., assemblé autour du crooner Suryakant Sawhney, qui a enregistré son dernier album en France. Sur le papier, l’un des concerts les plus intrigants de ce samedi.

 

Dimanche 25 août

On tâchera d’arriver tôt (14h30) pour les excellents Normands exotica-garage de Cannibale, qui auront les honneurs de la grand scène. On enchaînera avec les Mini Mansions, trio récréatif rassemblant depuis dix ans trois musiciens américains vus avec les Sparks, les Last Shadow Puppets ou Queens of the Stone Age, et capables comme eux d’écrire des chansons délicieusement accrocheuses. A moins qu’on préfère le son plus sale du Villejuif Underground, qu’on retrouvera bientôt sur une compile tribute à The Fall avec dix autres groupes français (dont Cannibale, d’ailleurs). A 17h50 sur la scène Firestone, s’attendre à une grosse déflagration avec The Murder Capital, quintette irlandais dont la rage plus ou moins froide est bien dans l’air du temps (ils sont fait la première partie de Slaves, Shame et Fontaines D.C., de Dublin comme eux, et on pense aussi beaucoup à Idles). Leur premier album sort ce 16 août et devrait faire pas mal de bruit, dans tous les sens du terme.

Vue en décembre dernier à la Maroquinerie le même soir que The Orielles, les Gallois à la pop fourre-tout de Boy Azooga ne nous avaient pas vraiment convaincus sur la longueur, malgé quelques bonnes chansons. Mais on est prêt à leur laisser une seconde chance. On ira aussi revoir Deerhunter, une semaine après la Route du rock, étant donné qu’il n’y a de toute façon pas grand-chose d’autre à cette heure-là. On terminera par Foals, déjà venus à Saint-Cloud et dont on n’attend pas beaucoup de surprises (mais on se contentera d’un set carré et puissant, comme ils savent si bien faire), et enfin Aphex Twin, curieuse tête d’affiche pour un festival en 2019, mais qui sera peut-être encore capable de tirer des sons et des rythmes inouïs de ses machines, comme en 1993 (avec un ordi d’époque…).

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