La première partie du concert est dévolue à la formation Wizard, un pur produit local, un trio qui a l’air bien jeune. Mais comme on dit, la valeur n’attend pas le nombre des années, car Wizard a plus d’un sort dans son sac. D’inspiration math rock/noise, joués fort, les morceaux du groupe conservent un goût affirmé pour les breaks, les structures qui se rompent avant de reprendre en explosion subite. Ce n’est jamais gratuit, et outre leurs potes du devant de scène (qui finiront sur celle-ci), Wizard a convaincu sans souci, avec les armes qui sont les leurs. On espère en entendre plus prochainement !
Des Psychotic Monks, je garde un excellent souvenir, remontant à la fin de l’été 2018. Leur deuxième album, “Private Meaning First”, n’était pas encore sorti, mais la puissance et l’efficacité étaient déjà là. Les voici de retour sur la petite scène club de la Rock School Barbey, et si je me dis qu’ils méritaient sans doute un public plus nombreux, ceux qui ont fait le déplacement en auront eu pour leur argent. Entamé avec le surpuissant “It’s Gone” du premier album, le set restera compact, d’une force implacable, sous des volutes psyché ou noise, dans un magma sonore formidablement maîtrisé. La petite foule ne s’y trompe pas, lançant slam sur slam, un des participants lançant d’ailleurs un grand coup de pied dans le faux plafond qui accuse le coup. On retiendra sans peine les nouveaux titres, du très long “(Epilogue) Every Sight” (15 minutes de bruit et de fureur !) à l’atmosphère contenue de “(Chapter Two: Interzone) Emotional Disease” ou la rage de “A Coherent Appearance”.
Chaque titre amène sa pierre à l’édifice sonique de The Psychotic Monks, qui à quatre savent produire un rock d’une noirceur impressionnante, où chaque note cloue un peu plus le spectateur à sa place, le laissant aussi ravi que sonné. Un groupe rare, au potentiel sans limite ou presque.