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Interviews

Bilan 2018 – Interviews

Ecouter des disques, c’est bien ; rencontrer leurs auteurs, c’est bien aussi. Tout au long de l’année, nous avons pu nous entretenir avec quelques-uns des musiciens, nouveaux venus ou artistes confirmés (et toujours inspirés), qui faisaient l’actualité : voici une petite sélection de ces interviews, à (re)découvrir en cliquant sur les liens.

Il allait bientôt annoncer, au grand désespoir des fans du groupe (peut-être pas très nombreux, mais fervents), qu’Ultimate Painting, le duo qu’il formait avec James Hoare, mettait la clé sous la porte. Mais pour l’heure, Jack Cooper évoquait pour nous son premier album solo, “Sandgrown” : une belle collection de chansons doucement nostalgiques enregistrées sur un 4-pistes et inspirées par son enfance à Blackpool, cité balnéaire anglaise en déclin. Loin de ces ballades intimistes, il nous disait sa passion pour les Stone Roses, le Wu-Tang Clan ou The Fall (Mark E Smith venait de disparaître).

 Jack Cooper

Dominique A doit être l’artiste dont POPnews a publié le plus d’interviews. Avenant, sans langue de bois et peu avare de son temps, l’auteur du “Courage des oiseaux” est, il est vrai, un bon client. Après une longue et passionnante discussion autour de son album “Toute latitude” dans les nouveaux locaux parisiens de sa maison de disques Cinq7, il nous avait d’ailleurs proposé d’aller boire quelques verres à proximité. Toujours aussi productif, le Nantais a publié un deuxième album plus dépouillé quelques mois plus tard, “La Fragilité”. Pas d’interview cette fois-ci – il ne faut pas abuser des bonnes choses –, mais une chronique admirative du disque.

 Dominique A

Modeste et porté sur l’autodérision, Mac McCaughey tiquerait sans doute si on lui disait qu’il est un légende. Il est pourtant depuis la fin des années 80 (avec une pause dans les années 2000 pour se consacrer à d’autres projets musicaux) le leader de l’un des groupes les plus respectés du circuit alternatif américain, Superchunk ; et Merge, le label résolument indépendant qu’il a lancé vers la même époque, à l’origine pour sortir les disques de groupes amis, est devenu incontournable. Cela valait bien une courte interview dans la cour de la Maroquinerie, avant un concert bourré d’énergie et de singles de hardcore mélodique véloce qui nous a fait rajeunir d’au moins vingt ans. Et dire que le groupe n’avait pas joué à Paris depuis une bonne quinzaine d’années…

C’est dans la cour de l’Alba Opera Hotel, à Paris 9e, cadre de nombre d’interviews réalisées pour ce site, que nous rencontrons le 20 juin le chanteur de Idles, Joe Talbot. Le deuxième album des Anglais, “Joy as an Act or Resistance”, qui ne doit sortir que fin août, est déjà annoncé comme un événement : un concentré de violence saine susceptible de remettre le rock au centre des débats. Tatoué jusqu’au cou, l’homme impressionne au premier abord, mais se révèle vite intègre, sensible et passionné. Nettement plus calme mais aussi intense que sur scène, où on a eu le plaisir de le retrouver à l’automne, au Bataclan (complet) ou à Bordeaux.

 Idles

Avec “Have You in My Wilderness”, en 2015, Julia Holter emmenait sa musique dans une direction plus pop, avec une grande réussite. Pas du genre à se reposer sur ses lauriers, la Californienne renoue avec l’expérimentation sur “Aviary”, un double album nettement moins facile d’accès, où il fait bon se perdre au fil de morceaux longs et aux structures très libres. On craignait un peu de rencontrer une musicienne évaporée et perdue dans ses concepts : elle s’est au contraire montrée simple et enthousiaste. Julia Holter ne cherche pas à analyser à l’excès sa musique, dont on sent qu’elle lui échappe en partie malgré son caractère très réfléchi. Un mariage de cérébralité et d’émotion porté à incandescence sur scène : son concert du 5 décembre à Petit Bain (Paris), en sextette, fut l’un des plus impressionnants qu’on ait vu cette année.

A côté de sa compatriote Julia Holter, Molly Burch pourrait passer pour une traditionnaliste. Après un premier album qui l’avait révélée l’an dernier, la chanteuse d’Austin est revenue avec un second essai qui la montrait sur la voie de l’émancipation : tout en exposant encore ses doutes, faiblesses et angoisses, elle s’y affirme résolument comme femme et comme artiste, ainsi qu’elle nous l’expliquait quelques heures avant un formidable concert au Pop up du label. « Pas besoin de crier pour faire passer mon message », chante-t-elle sur l’explicite “To the Boys”. Héritière des grandes voix féminines de la country et du jazz plutôt que des riot grrrls, Molly Burch n’a peut-être pas les fêlures d’une Chan Marshall, mais est bien plus qu’une simple interprète à la technique irréprochable. Déjà une très grande.

 Molly Burch

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