En regardant la discographie de Stephen Malkmus & The Jicks, on est tenté de dresser cet étrange constat : elle ressemble à bien des égards à celle de Frank Black & The Catholics. Une certaine aisance dans le songwriting au point que l’intégralité de cette production se révèle indéniablement agréable à écouter. On y croise même des moments fugaces qui rappellent les précédents groupes de ces artistes, les Pixies pour Frank Black et Pavement pour Malkmus. L’écriture semble se faire dans un relatif confort, mais parfois on sent comme un désir de casser cette routine. C’est sûrement pour cela que l’on retrouve de l’Autotune sur le sixième titre de “Sparkle Hard”.
Après quelques morceaux assez plan-plan et plutôt agréables à écouter à défaut d’être originaux, l’ancien frontman de Pavement nous sort éhontément le logiciel correcteur de tonalité inventé par Andy Hidlebrand sur “Rattler”. Difficile de connaître la réelle l’intention derrière ce choix de composition. Volonté de coller à l’époque ? Se marrer un bon coup en jouant avec cet effet ? Proposer une alternative musicale du gif animé « How do you do, fellow kids ? ». Probablement tout ça à la fois, et à essayer de comprendre ce geste on en oublierait presque les parties de guitares à la fois prog et délicieusement saturées.
L’un des plus beaux moments de “Sparkle Hard” est probablement la country décomplexée de “Refute”, avec un immense cameo de Kim Gordon. Un titre qui nous confirme que ce nouveau disque de Stephen Malkmus donne une fois de plus l’impression d’entendre une radio de rock à papa, dont chaque phrase de guitare serait un truc assez fou que l’on pourrait écouter en boucle. Il n’empêche, comme avec Frank Black en son temps, ce disque de Stephen Malkmus sera sûrement meilleur sur scène que dans notre salon.