L’aventure de Vox Low démarre là où s’arrête celle de Think Twice, sur les ruines de la French Touch en plein milieu des années 2000. Depuis, Jean-Christophe Couderc et Benoit Raymond ont gardé leurs claviers et guitares pour se lancer dans une sorte de punk-goth qui vous serre doucement la gorge. On y entend des basses blafardes, des synthétiseurs qui font penser à une pluie froide qui s’abat sur vos épaules et des voix qui nous donnent l’impression d’avoir un peu trop traîné la nuit. Les premières notes de « Now We’re Ready to Spend » donnent le ton, l’angoisse et la vie morose en banlieue parisienne finit par ressembler à celle de Manchester.
On traverse ce premier disque comme un longue soirée morose. Outre le premier titre qui nous scande les affres de la société de consommation, « You Are a Slave » nous rappelle à notre conditionnement quotidien et « Rides Alone » demeure tout aussi austère. Il faut attendre « Something is Wrong » et « Some Words of Faith » – joli clin d’oeil à Depeche Mode – pour y entendre comme un salutaire revirement existentiel porté par des rythmiques hautement répétitives qui vont parfois jusqu’à lorgner vers le kraut-rock. D’ailleurs, si « Trapped on the Moon » démarre comme un étrange remake de Joy Division, il faut noter cette arrivée presque inopinée d’une guitare qui apporte un regain de chaleur que l’on attendait tous.
Une dernière surprise arrive avec « Rejuvenation » où les compositions semblent retrouver des racines électro, plus proches finalement des origines du groupe. Un déluge de basses hypnotiques qui finissent presque par évoquer certaines nouvelles dystopiques écrites par JG Ballard ou Philip K. Dick au début de leur carrière et dont les compositions désespérées de Vox Low se font un écho providentiel.