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Interviews

Tom Bright – Interview

Si le nom de Tom Bright ne vous dit peut-être rien, cela ne va pas durer longtemps. Son premier album, produit par Mick Jones des Clash va sortir plus tard cette année. Il est au générique du récent coffret de The The, “The Inertia Variation” sur lequel il reprend le classique absolu “Love is Stronger Than Death”. Il nous a accordé sa première interview française autour d’un café dans son coffee shop favori à Londres. Il nous parle de son récent single, “Master of The Margarita”, de son apprentissage de la musique sur le tard et de ses collaborations avec Mick Jones et Matt Johnson.

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 Pourrais-tu nous parler de ta carrière musicale jusqu’à aujourd’hui ? As-tu toujours évolué en solo ?

J’ai été gérant d’un pub de 18 à 22 ans. J’ai commencé à en faire le tour et à m’ennuyer. Cela faisait de longues années que je voulais me mettre à la guitare, c’était le moment ou jamais. Je me suis acheté une Fender acoustique d’occasion et j’ai commencé comme beaucoup, en jouant des reprises de classiques, comme le « Wonderwall » d’Oasis. Après trois semaines, j’ai commencé à donner des concerts dans mon pub. A ma grande surprise, le retour des clients était excellent. J’ai vendu le pub et je suis parti en Australie, à Melbourne, pour me couper du monde. Je donnais quelques concerts histoire de progresser et de gagner quelques dollars. Rapidement, j’ai gagné suffisamment de confiance pour écrire mes propres chansons. J’ai enregistré des démos qui ont été diffusées sur Triple J, une station radio relativement importante là bas.

Es-tu revenu avec un gros stock de chansons ?

Oui, j’ai composé sans cesse pendant un an. Au moment de quitter l’Australie, j’ai estimé qu’il serait temps de déménager à Londres pour tenter ma chance. Tout avait évolué si vite que c’était le moment ou jamais. J’ai loué une chambre dans l’est Londonien et je me suis trouvé des jobs de serveur. J’avais parfois des clients comme Noel Gallagher. Le soir, six à sept fois par semaine, je jouais dans des soirées Open Mic.

Ton nouveau single, « Master of The Margarita » date t-il de cette période ?

Les paroles ont été composées à l’époque où j’étais gérant de pub. Elles racontent l’histoire d’un grand nombre de mes clients. Des types tristes, à la limite de craquer. La musique a été composée avec mon guitariste, Jared. Il a proposé ce riff lors d’une de nos premières séances de travail à deux guitares, dans le pub où il travaillait à Islington. Chacun de notre côté du comptoir.

On retrouve l’acteur Shaun Dingwall (Victoria, Doctor Who etc) dans le clip. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Dans un café dans lequel je travaillais. Nous nous entendions très bien. On s’est retrouvé autour d’une bière pour que je lui parle de mon projet, entièrement filmé à l’Iphone. Il a été partant immédiatement. Nous avons filmé la vidéo en une demi-journée dans mon pub de quartier. Je l’ai ensuite éditée en trois jours.

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Avoir travaillé avec lui te donne plus de visibilité. A quel point est-ce difficile d’être un artiste qui se lance à Londres ?

C’est une lutte quotidienne. Il faut travailler dur, ne jamais baisser les bras. Il y a des centaines de musiciens dans ma position dans cette ville. J’essaie de rester le plus fidèle à mes convictions pour me démarquer. Je suis convaincu qu’un jour tout ce travail va payer.

Quelles sont les artistes qui t’ont marqué et influencé ?

Gamin j’étais un grand fan de swing et de soul. Sam Cooke, Frank Sinatra etc. Des frontmen avec de fortes personnalités. Plus tard, lorsque j’ai commencé à acheter des disques, j’ai été marqué par la vague Britpop. J’adorais Blur et Oasis. J’avais une dizaine d’années. De là je me suis mis à écouter The Clash et les Sex Pistols. Mon travail est un mix de toutes ces influences.

Ton premier album est enregistré, il sortira courant 2018. Pourrais-tu nous dire à quoi il faut s’attendre ?

Volontairement, je ne laisse que « Master of The Margarita » de disponible. Ce titre a été enregistré il y a un an. Peu de temps après je suis entré en studio avec Mick Jones des Clash à la production. Je suis très fier de ce disque. Il me donne l’impression d’être enfin un artiste fidèle à la personne que je suis dans la vie de tous les jours.

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Tu as repris une titre phare de The The, « Love is Stronger Than Death » qui figure sur le nouveau coffret sorti par le groupe. Pourrais-tu nous parler de ce projet ?

Une fois de plus, c’est grâce à mon travail de serveur. Matt Johnson venait presque tous les matins boire un café dans l’endroit où je travaillais à l’époque. Je ne savais absolument pas qui il était. Le temps passant, nous avons sympathisé. Je le trouvais drôle et intelligent. Il racontait des histoires fabuleuses. Après quelques mois, nous avons commencé à parler de musique. Je lui ai dis que je débutais, il m’a répondu qu’il avait un groupe qui s’appelle The The. Je n’en revenais pas de ne pas l’avoir reconnu. J’ai quitté mon job, mais nous sommes restés en contact. Je lui envoyais régulièrement mes démos. Il est important pour moi d’avoir l’avis de musiciens plus expérimentés. Un jour il m’a invité chez lui pour boire du thé. Il m’a demandé si participer à son nouveau projet m’intéresserait. Il m’a demandé de choisir un morceau de son répertoire pour le reprendre. J’étais tellement flatté. Je suis rentré chez moi et j’ai écouté tout ce qu’il a enregistré pendant une semaine. Je me suis arrêté sur “Love is Stronger Than Death”. Ce titre me touche car il parle d’une période difficile de la vie de Matt Johnson. J’ai sorti ma guitare, enregistré une démo. Matt a adoré.

On te retrouve également dans le documentaire sur Matt Johnson, “The Inertia Variations”.

Je suis allé à l’avant-première à l’ICA de Londres. Je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai été bouleversé car Matt s’y dévoile énormément. On a l’impression de rentrer au plus profond de lui même. Et accessoirement, ça m’a fait tout drôle de me voir sur grand écran !


 

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