Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents popeux. J’ai été biberonné, comme tant d’autres, à AC/DC (et à d’autres trucs moins avouables disons… Steve Vai ?) à l’âge où les flux d’hormones font des ravages cutannés. Mon contact avec le blues s’est donc fait par le prisme déformant, forcément grossissant, des guitares testéronnées des héros suants Angus Young et Jimmy Page. Une épiphanie tardive : le passage tourbillonnant du Jon Spencer Blues Explosion sur le plateau de “Nulle part ailleurs”. Ah oui, ça peut donc être ça aussi, le blues.
C’est à tout ça que je pense en écoutant les Suédois de K Holst (Kaj Holst ?), power trio efficace du coin. Et ça fait toujours écho à quelque chose d’enfoui profondément, qui me reprend comme une vieille maladie, sans plus craindre aujourd’hui les effets de sebum. Ce fut par le passé, entre autres, les australiens de The Drones, Older (de Rouen en son temps), aujourd’hui K Holst donc. Ils n’ont certainement pas inventé la poudre, ces gars là, mais ils savent diablement bien la faire parler.
Guitares hurleuses, basse hardos, batterie louchant gravement sur celles produites chez Rick Rubin, chant gouailleur à souhait et parfois glaireux comme il se doit. On apprécie aussi les chœurs (est-ce une réminiscence de Laurie Anderson sur ”Naked” ? En tout cas, c’est bien venu). Si K Holst est un copycat, c’est dans le genre “Happy Days” (version ”Buddy Holly” de Weezer) : bien fait et foutrement efficace. C’est tout ce qu’on demande, après tout.