Le Krakatoa semblait être le bon lieu pour revoir Kid Francescoli, dont le dernier album “Come Play Me Again” témoigne d’une ampleur nouvelle, qui restait à valider en live. Le duo formé de Mathieu Hocine et Julia Minkin, complété sur scène par un batteur fait donc son entrée sur scène aux alentours de 20h40, devant une audience qui mettra quelques minutes encore pour être au complet.
Rapidement, il apparaît que la setlist va se concentrer sur les deux derniers disques, histoire de mettre au centre la complicité de l’Américaine et du Marseillais. Rapidement, les petits tubes se succèdent, et on est vite pris à se dandiner sur les boucles du Français quand Julia Minkin assure l’essentiel de la présence scénique, sur les excellents “Les vitrines”, “Blow Up”, “Does She” ou – bien plus tard – “Disco Queen”, tube inoxydable. La grâce de l’Américaine contraste avec la discrétion de Mathieu Hocine, en retrait la plupart du temps mais qui n’hésite pas à aller solliciter le public pour qu’il se manifeste.
Celui-ci ne boude pas son plaisir avec la montée en régime de la formation, avec en vrais pics du set le remarquable “The Player”, single irrésistible et l’instrumental “Moon”, parfait préambule électro dansant à ce qui allait suivre. Avant de se plonger dans French 79, cette longue plage sans mots nous a régalé d’un groove taillé pour le live, nouvelle corde à l’arc de ce duo complice, à l’aise dans tous les styles et qui prend confiance en son talent.
La fin de la soirée est dévolue à French 79, Simon Jenner à la ville, et comme Mathieu Hocine membre du trio Husbands. Seul derrière ses machines, un pad et toutes sortes de séquenceurs que je serais bien en peine de décrire, le Marseillais a mis – comme auraient dit d’autres musiciens de la cité phocéenne – le feu à la salle. Avec un système de projection sobre mais très efficace et une setlist taillée pour faire danser les foules, sous fond de “house pop” (si tant est que le terme existe), jamais totalement dark, mais par contre fichtrement hypnotique. Si l’on peut être surpris qu’il n’ait pas profité de l’occasion pour jouer “Lovin’ Feeling” (sur lequel chantent justement nos deux Kid Francescoli), il n’y eut vraiment rien à redire au set, remarquable d’un bout à l’autre : une fin idéale pour une soirée qui est passée sans heurts mais avec bonheur de la pop à l’électro brute. Magnifique !