Rien ne change vraiment dans les albums que les Bats enregistrent depuis 82 au sein du mythique label Flying Nun, c’est juste (beaucoup) mieux enregistré maintenant. Le désormais chauve mais toujours souriant Robert Scott déroule les mêmes arpèges carillonnants dans le cocon d’un lineup inchangé en 35 ans.
Creuser ce sillon rock ligne claire depuis tout ce temps marque-t-il une constance admirable ou un cruel manque d’imagination ? Honnêtement peu importe, à l’écoute ne reste que le plaisir immédiat d’une musique profondément sincère et chaleureuse.
Sous une pochette aussi énigmatique que d’habitude, le son direct et faussement simple nous embarque encore une fois au milieu des fougères pour 12 morceaux concis, artisanaux et désuets, ou plutôt intemporels.
Les titres déroulent avec constance leur esthétique, le cristallin « Rooftops » impose brillamment dès l’ouverture son credo midtempo, et « Antlers » rayonne comme une évidence. Le REMiste « Not So Good » conclut ironiquement ce recueil d’une rare homogénéité.
Les harmonies vocales subtiles de Kaye Woodward tatouent chaque refrain avec élégance, les guitares griffent à la new-yorkaise, on n’est pas loin de l’équilibre parfait de leur « Fear of God », pièce maîtresse des kiwis en ‘92.
Bref les Bats n’ont aucun défaut, ils ont même la délicatesse de venir en Juin présenter leur opus aux fans français. Rater leur passage serait manquer de la courtoisie la plus élémentaire.