Nouvelle dose psychédélique proposée par Moon Duo et servie cette fois-ci en deux parties à la fois opposées et complémentaires ; la première arrive aujourd’hui, la seconde, plus solaire, sera pour le mois de Mai.
Le rock psychédélique est avant tout une histoire de répétition. Seule une rythmique métronomique est à même de plonger l’auditeur dans une sorte d’état hypnotique prompte à le faire tomber à genoux pour contempler des mandalas cosmiques qui se forment dans le ciel, au fin fond l’espace. Un sillon musical que Moon Duo continue de creuser inlassablement depuis le premier EP en 2009 et dont leur dernier album, « Occult Architecture Vol. 1 », est une fois de plus une intense plongée dans une immense vague de synthétiseurs qui modulent et de guitares qui fuzzent.
Sanae Yamada et Ripley Johnson reviennent avec un double album dont nous découvrons aujourd’hui la première moitié, sept nouveaux titres plutôt sombres, versés dans l’occultisme et cultivant une certaine forme de dualité. La formule reste la même – beaucoup de claviers lysergiques et une guitare serpentine noyée sur un déluge de distorsions, Les voix entremêlées du duo évoque le détachement nerveux et désincarnée d’Alan Vega – mais il faut reconnaître que l’on a su y prendre goût depuis « Stumbling 22nd St. », un de leurs premiers titres que l’on continue encore d’écouter inlassablement.
Ce premier volume, qui sort en plein milieu de l’hiver, est donc le plus sombre, les titres parlent d’eux-mêmes : « Cold Fear », « Creepin' », « Will of the Devil ». L’ambiance ne semble pas être à la joie, même si on sent bien là comme une sorte de fascination pour ces atmosphères darks. Il faut attendre les dix minutes et vingt-neuf secondes de « White Rose » pour sentir comme une certaine forme de luminosité, comme au petit matin, où, encore abruti de sommeil, on sort prendre un bol d’air pour apprécier la possibilité d’une nouvelle journée. Les synthétiseurs sont plus entrainants, les riffs plus entêtants. Une bien belle transition qui semble annoncer le prochain volume prévu pour le 5 mai et que l’on attend d’ores et déjà avec impatience en se rappelant que l’espace est sûrement l’endroit d’où cette musique semble provenir.