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Disques

Photon – RA 4682

Photon - RA 4682

One girl, two boys. Oh, pardon ! C’est anglophone, certes, mais c’est également francophone ! Ce trio – français, donc -, expansion du duo Watoo Watoo, est composé de Michaël, Pascale et Yannick, qui savent exactement où ils vont : droit au but pour trouver l’émotion la plus juste dans une veine se situant quelque part à l’intérieur d’un triangle équilatéral dont les côtés seraient Young Marble Giants, le catalogue de Sarah Records et la pop française chic de la décennie 1980-1990. Cependant, “RA 4682” n’étant pas un simple exercice de style, ne tombons pas dans le piège grossier des chapelles toutes faites et bien souvent responsables de classements erronés dans les bacs à disques.

L’introductif “Discobolus” donne immédiatement le la à l’aide de son efficacité rythmique presque uptempo soulignée par une impeccable ligne de basse rondelette bien que froide, consolidée par une guitare naïve, positive et légèrement imbibée de mélancolie, le tout habillé par la voix de Pascale, très caractéristique dudit triangle magique. À l’aise quelle que soit la langue choisie pour le texte chanté, la formation génère une formule enchanteresse basée sur un même socle qui permet à n’importe quelles de ses influences, nombreuses et variées au demeurant, de libérer leurs bienfaits tour à tour.

En une demi-heure et dix morceaux, on navigue alors dans les eaux de The Wake, Joy Division et New Order, Young Marble Giants, Mikado (dont la chanteuse se prénomme justement Pascale, tiens !), Felt ou Étienne Daho (la liste n’est pas exhaustive). On se dit alors que “RA 4682”, porté par son “You’ll Never Come Back” ensoleillé et nuageux à la fois, sonne un peu comme la réédition d’un précieux classique eighties potentiel qui aurait eu la malchance de n’avoir jamais été distribué correctement à l’époque.

 Ainsi, la portion des morceaux en français, constituée de “L’Univers Étrange” (qui peut rappeler April March), “Demain”, “Si Tu Me Crois”, et de l’addictif “Décembre” avec sa trame vocale classieuse et féérique, sera sans doute réjouissante pour qui espérait un jour entendre une alternative francophone aux chansons de Burning Hearts, Few Bits, La Sera et Seapony dans un style pas si éloigné. Quant aux morceaux anglophones, ils sont dotés de la même immédiateté, déconcertante à tel point que “Lost In Your Dreams”, “I Don’t Feel Guilty”, “Dive” et “November” (décidément, cette obsession pour les derniers mois de l’année…) une fois écoutés, on espère qu’il en reste encore un, bien caché ! Et comme ce n’est pas le cas, la touche repeat reste la meilleure des consolations.

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