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Disques

Pixies – Head Carrier

 Pixies - Head Carrier

Nous sommes en 2016 et on ne peut cacher une étrange sensation à l’écoute du dernier album des Pixies. Il faut dire que nous avons tant usé leurs disques – achetés par l’auteur de ces lignes en CD à prix réduit il y a un peu plus de vingt ans – que le groupe de Black Francis représente encore aujourd’hui un pan entier de notre culture musicale.

Dès les premières notes de « Head Carrier », on retrouve à peu près tout ce qui fait le son des Pixies : la Fender Telecaster et le chant nerveux qui dérape vers le hurlement de Black Francis, la basse rebondissante – dorénavant jouée par la multi-instrumentiste Paz Lenchantin – et les choeurs féminins sucrés, sans oublier la guitare feu follet de Joey Santiago ainsi que la batterie tranquille de David Lovering. Tout est là, ou presque. Car si on y entend bien les éléments de style des Pixies, l’innocence et cette (fausse) naïveté qui faisaient beaucoup du charme de leurs premiers morceaux ont été aujourd’hui remplacées par une sorte de professionnalisme rock qui, bien que nécessaire, nous laisse dans l’interrogation. Quelle place peut-on encore donner aujourd’hui aux Pixies quand une partie de la jeunesse que nous avons partagée avec eux est dorénavant loin derrière nous ?

C’est sûrement nous qui avons changé, on est passé à autres choses depuis des années. C’est sûrement eux qui ont changés, ils n’ont pas arrêté de tourner dans les festivals. Du coup on traverse ce nouvel album avec l’impression de retrouver une bande de vieux amis que l’on avait perdus de vue. On passe un bon moment, on retrouve quelques vieilles habitudes mais le temps a fait son travail depuis fort longtemps.

Alors voilà, « Baal’s Back » n’est pas sans nous rappeler les titres rentre-dedans de « Trompe le Monde », « Tenement Song » a un petit air de « Monkey Gone to Heaven » et « All I Think About Now » cite « Where is My Mind » en intro (Le titre en question, sûrement l’un des plus beaux de « Head Carrier », est d’ailleurs dédié à Kim Deal). Mais si on ne s’attendait pas à un changement en profondeur, on n’aurait pas été contre ce supplément d’inspiration que certains groupes comme Dinosaur Jr ou Swans avaient trouvé lors de leur reformation.

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