Après “Paper Mâché Dream Ballon” loin de ses habitudes, King Gizzard & The Lizard Wizard revient à ses marottes Garage et pour notre plus grand plaisir forcément régressif.
Avec déjà dix albums au compteur, on commence à se demander si King Gizzard & The Lizard Wizard ne cherche pas à rattraper Thee Oh Sees et Ty Segall en matière de productivité musicale et de rock garage. Cependant, avec son avant-dernier album, “Paper Mâché Dream Balloon”, entre folk d’inspiration 60’s et psychédélisme campagnard, le sextette australien cherchait l’an dernier à quitter les sentiers battus, et nous servait l’un des plus beaux disques à écouter sur la route des vacances. Il faut croire que ce n’était qu’une escapade : sur “Nonagon Infiniry”, le groupe retrouve ses vieilles pédales fuzz pour nous électrocuter avec vigueur dans une déferlante de riffs qui nous donnent presque envie de crier plus librement que jamais.
Certes, des esprits chagrins risquent de pointer du doigt les clichés de ce rock lancé à toute berzingue. A ceux-là, on répond poliment que cette musique reste avant tout une histoire d’énergie perpétuellement renouvelée dans le temps présent. Tous les morceaux de “Nonagon Infiniry” sonnent comme si on était venu les découvrir sur scène pour se prendre quelques bourre-pif à chaque changement d’accords de guitare électrique. On se sent totalement convulsif sur “Robot Stop”, on passe tranquillement au psychédélisme à l’ancienne avec “Mr Beat”, et on finit à genoux devant les guitares sabbathiennes de “Whawha” et “Road Train”. Au-delà du caractère surexcité de l’ensemble, on a l’impression que cet album de King Gizzard & The Lizard Wizard a été enregistré avec des amplis qui peuvent monter jusqu’à 11. Maximum rock’n’roll, donc.