Le one-man band lillois Wild Raccoon est de retour avec un deuxième album palpitant. L’homme à tout faire est impressionnant de justesse et de précision dans les arrangements de ses morceaux qui voguent à loisir entre un psychédélisme vaporeux sur « Sasquach Arms » et un garage haletant dès le deuxième titre « Hitch-hike Syndrom ». Loin de se contenter d’une formule simple et efficace, il y a, dans la progression des morceaux, une réelle recherche de différenciation, qui emmène avec elle un auditeur titubant d’un riff surf à une déclinaison garage de ce dernier (« Wood Ghosts »).
Construit sur le principe de deux faces ponctuées par les intermèdes « Half 01 » et « Half 02 », on comprend rapidement que la face B va calmer le jeu. On y découvre l’usage opportun du banjo sur un « Question Mark Mountain », qui fait figure de down-tempo parmi les onze titres qui composent le disque.
Après avoir repris le diamant brut « True Love Will Find You In The End » de Daniel Johnston sur son premier album, le Wild Raccoon nous démontre une nouvelle fois son goût pour la reprise en démantelant « How Do You Feel » de Jefferson Airplane, laissant pour notre plus grand plaisir la flûte sur le tapis roulant, direction le recyclage. Emmenée par une basse ronde et syncopée, déguisée par une réverbération de cathédrale et portée par des choeurs féminins psychédéliques, cette version aurait sa place sur la scène du festival Levitation d’Angers.
Pour finir en beauté, les 6 minutes 40 psyché de « Hootchenoo » et son riff de guitare hypnotique viennent parachever l’oeuvre du maître Raccoon avec une dernière toile aux couleurs flashy, donnant l’impression de regarder fixement ces bons vieux t-shirt décolorés XXL de nos tendres années 90. Un voyage dans le temps salvateur.