DMA’S se définit comme un groupe de « pop garage nostalgique ». De nostalgie, il sera beaucoup question à l’écoute du premier essai de ce jeune trio venu d’Australie. « Hills End » risque fort en effet de devenir votre nouvelle marotte si, comme nous, vous avez vibré au son de la pop anglaise des années 90 en général, et d’Oasis en particulier.
Remettre au goût du jour le look sportswear vintage et les riffs crâneurs des frères Gallagher ne saurait toutefois être suffisant pour espérer se faire une place au soleil. De Kasabian à Glasvegas en passant par The Enemy, nombreux sont ceux qui, avant eux, se sont cassé les dents en croyant pouvoir écrire la suite de l’aventure Britpop. Tommy O’Dell, Johnny Took et Matt Mason sont trop jeunes pour avoir connu l’époque où le NME et le Melody Maker étaient des faiseurs de roi et l’Angleterre, le centre névralgique de l’agitation musicale planétaire. C’est peut-être ce décalage de génération, ajouté à l’éloignement géographique, qui permet à DMA’s de révérer l’âge d’or de la pop à guitare avec autant de fraîcheur et de distance.
Qu’importe les comparaisons, ces garçons ne se soucient guère de la pose et semblent en vérité ne poursuivre qu’un seul but : composer des chansons ébouriffantes et fédératrices, basées sur des paroles et des mélodies universelles. Sûrs de leur fait, DMA’s nous alpague avec des singles de haute volée (« Too Soon » et ses changements d’accords qui font mouche, le phénoménal « Lay Down », sur lequel O’Dell évoque un Richard Butler qui aurait déserté des Psychedelic Furs pour s’engager chez les Stone Roses) et quelques ballades au lyrisme savamment dosé (« Straight Dimensions », Delete », « Blown Away »).
L’histoire de la pop est jalonnée de premiers albums exceptionnels. Remarquable de bout en bout, « Hills End » est de ceux-là : un disque accrocheur, futé et regorgeant de sève juvénile. Déjà un classique.