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Disques

Meilyr Jones – 2013

Comme son titre l’indique, « 2013 » entend faire la chronique d’une année de la vie de Meilyr Jones, chanteur pop gallois croisé il y a quelques saisons en tant que leader des assez doués et trop tôt disparus Race Horses. Le récit de douze mois au cours desquels ce musicien de formation classique est parti chercher l’inspiration à Rome, entre dolce vita et fascination pour les œuvres d’art locales, sert donc de toile de fond à un premier album solo en forme de révélation. Au programme, treize titres entonnés d’une voix de crooner désenchanté qui évoque à la fois Jarvis Cocker et Edwyn Collins, sur des orchestrations pop baroques comme échappées du répertoire de The Divine Comedy (« Return to Life »).

« How to Recognise A Work of Art » lance le bal en fanfare, piano et trompette à califourchon sur une rythmique Northern Soul, le Belle & Sebastian enjoué de « Dear Catastophe Waitress » en ligne de mire. Même esprit pour « Strange Emotional », qui ajoute en bonus un soupçon de paillettes glam rock, hommage à peine dissimulé au Thin White Duke. Ailleurs, notre ami dévoile des arrangements sophistiqués qui semblent jaillir du fin fond des 60’s féériques (« Rome », « Olivia »), travaillant sa matière avec la minutie des plus fins sculpteurs pop.

L’exubérance adroitement mesurée, le goût des belles choses et le sens du détail de Meilyr Jones nous font parfois penser au Néo-Zélandais Lawrence Arabia, autre esthète totalement déconnecté des contingences artistiques de son époque. Beau disque imprévisible qui ose assumer pleinement son côté romantique (« Featured Artist »), « 2013 » expose au grand jour tout le potentiel d’un auteur pop joyeusement anachronique. Vivement 2014.

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