Cette résurrection de Angil Was a Cat, plusieurs années après le premier disque (après tout, les chats sont supposés avoir neuf vies, non ?) rappelle tout d’abord le caractère unique de Angil and the Hiddentracks. Par unique, je précise : c’était un projet bien à part, et on se retrouve ici sur une atmosphère très différente, plus hip-hop, sans que l’étiquette ne définisse pleinement ces six titres.
L’envie de suivre le flow impeccable de Mickaël Mottet sur “I Have a Problem With Authority” vient rapidement : premier titre envoyé en éclaireur et imparable groove concassé, il est tout juste oxygéné par la trompette de Jean-Christophe Lacroix. Aux machines et au mix, Mathieu Lozinguez (monsieur… King Kong Was a Cat) a en effet tissé une toile mélodique épatante, qui semble pourtant bricolée de pas grand chose, qui laisse du coup toute latitude aux textes et au chant. Mickaël Mottet se glisse à la perfection dans cet environnement aux contours flous, changeant plus d’une fois de registre vocal, de “Nema” au cinglant “This Is Society” et son chant mitraillette, avant le très acerbe “Userpers” au texte tranchant (“They’ll always find cunts in their audience, willing to be fooled by the sound and the nice appearance of words seemingly pronounced with reasonable assurance”). Jamais avare d’un twist, le duo referme les six titres par une fausse soul de fin de soirée (“Sometimes Using Is Not Enough”) : le propre d’un disque reconnaissable entre mille car réellement unique, sans jamais oublier de donner envie de l’écouter à nouveau.