Richard Hawley a joué la dernière date de sa tournée européenne à Paris. Le crooner de Sheffield nous a offert une leçon de songwriting et d’humilité.
Le précédent album de Richard Hawley et la tournée qui avait suivi avaient déstabilisé ses aficionados. Les méandres psychédéliques de “Standing at the Sky’s Edge” pouvaient lasser sur la longueur d’un album. “Hollow Meadows”, son dernier album, a remis les pendules à l’heure. Plus conventionnel, il n’en est pas moins d’une qualité qui ferait pâlir bon nombre d’artistes arrivés à ce stade de leur carrière.
Le public parisien partage cette opinion puisque malgré les événements tragiques du 13 novembre, l’Alhambra est plein à craquer. Jarvis Cocker, son complice de longue date, est même assis au balcon, à trois sièges d’un autre rédacteur de POPnews. Arrivé sur scène habillé en jean de la tête aux pieds, comme sur la pochette de son premier album sans titre de 2001, Richard Hawley est visiblement très heureux de jouer à Paris et il se montrera souvent affable, mettant régulièrement son humour sec, typique du nord de l’Angleterre, à contribution pour échanger avec le public. Il déclarera par exemple être la mère d’un spectateur, et se moquera d’un autre en lui disant qu’il devait être le fruit d’une coucherie entre cousins…
Mais venons-en maintenant au contenu de la setlist. Elle est composée aux deux tiers de titres de ses derniers albums, et c’est ce qui fera la force du concert. Ne gardant que le meilleur des deux disques, il enchaînera par exemple avec subtilité les longues envolées de “Standing at the Sky’s Edge” avec un “I Still Want You” enveloppé de cordes (jouées aux claviers), puis “Leave Your Body Behind You”, morceau de facture plus rock. Les guitares (principalement des Gretsch), toutes plus belles les unes que les autres, changent pour chaque morceau.
Le groupe – puisque de son propre aveu au public il ne se considère plus comme un chanteur solo – est très pro, mais joue avec subtilité, étoffant le son des titres les plus rock par rapport aux enregistrements studio. Le concert s’achève avec “There’s a Storm Coming”, chanson de crooner montant lentement en puissance, qui sied parfaitement au timbre de voix de Richard Hawley.
Ce titre donnera le ton pour les deux morceaux joués en rappel, les indispensables “Cole’s Corner” et “The Ocean”. Là aussi, le groupe fait des miracles, portant les deux titres vers des sphères insoupçonnées. Avant de quitter la scène, Richard Hawley et le groupe, visiblement très affectés par les récents événements qui ont endeuillé la capitale, remercient le public de s’être déplacé si nombreux avant de lever un verre de vin rouge à la santé des Français. “Vive la France” seront ses derniers mots avant de quitter la scène. Oui vive la France, et dans une moindre mesure, “Vive Richard Hawley” !
Photos : Alain Bibal.
Merci à Arnaud Lefeuvre.
Richard Hawley vient passer cinq nuits en France – POPnews
[…] Avec son dry humour typique du nord de l’Angleterre et son habilité à passer d’une ambiance très intimiste à des déchaînements psychédéliques, Richard Hawley nous a tout autant séduits sur scène, que ce soit au Krakatoa de Mérignac (près de Bordeaux) en 2012 ou à l’Alhambra à Paris en 2015. […]