Après une première tournée avant l’été, le nouveau projet de Jim Jones est revenu dans l’hexagone pour un concert énergique et pleins de promesses au Café de la Danse. Nous avons discuté puberté et sorcellerie avec les cinq musiciens du Jim Jones and the Righteous Minds après leur balance.
Il me semble que vous avez fait vos premières dates avant l’été, vous sentez-vous toujours en période d’essai, la tournée aide t-elle à façonner encore un peu plus le groupe ?
Gavin Jay (basse, contrebasse): Oui, carrément, plus tu joues ensemble et plus tu deviens une seule entité, le groupe est de plus en plus solide au fur et à mesure des dates.
Est ce que vous trouvez encore de nouveaux sons, de nouvelles idées, pendant les balances, ou en live ?
Jim Jones (chant, guitare) : On cherche encore le ton juste, oui, c’est une période assez riche et agréable. Ce serait presque une sorte de puberté musicale, les débuts d’un groupe, où tu te cherches encore; les premières scènes avant de devenir adulte.
Le dernier album des Jim Jones Revue a apporté une sorte de transition, pouvez-vous nous en dire plus sur cette nouvelle formation ?
Jim : Gavin et moi avions ce début d’idée, qui est resté un projet parallèle pendant longtemps. Puis on s’est dit qu’il était temps de s’y mettre sérieusement quand on a senti la fin des Jim Jones Revue approcher. La première personne avec qui on a travaillé a été Phil, un excellent batteur, qu’on connaissait déjà depuis un moment.
Rassembler ces nouveaux éléments du groupe a un peu été comme se lancer dans une expédition, un peu comme trouver des animaux sauvages, des perles rares que tu captures et finis par apprivoiser au fil du temps. Quand tout ça commence à prendre forme, ça devient un truc assez puissant.
Phil Martini (batterie) : On a toujours eu un intérêt commun pour des styles au final assez différents.
Aviez vous une idée des ingrédients à mettre dans cette nouvelle ‘recette’ ?
Jim : Comme tu dis, on connaissait les ingrédients, mais pas forcément comment mêler tout ça pour que ça fonctionne. Des fois tu as beau choisir tous les ingrédients dont tu raffoles, ca finit par un désastre. On a dû travailler pour justement tout faire fonctionner, trouver une bonne balance entre tout ca. Comme Phil disait, il y a beaucoup d’influences, du jazz au gospel… Mélanger tous ces ingrédients en quelque chose qui a du sens, c’est beaucoup de travail, mais le résultat est assez exaltant.
Justement je trouve que « Hold up » a vraiment un côté gospel ( la batterie, les fredonnements) une atmosphère de sorcellerie presque.
Jim : Oui, oui, tout à fait ! C’est un peu indissociable, les deux sont là pour aider l’inconscient à s’élever un peu plus.
Est ce qu’écouter certaines musiques en particulier a influencé l’album pendant l’enregistrement de celui-ci ?
Jim : On écoute des trucs plus modernes, mais qui seront toujours un peu influencés par des sons plus anciens. A une certaine époque il y avait juste plus de sincérité, une recherche pour aller au fond des choses, une expression pure sans raison commerciale. Au final quand tu écoutes du folklore américain, tu peux entendre des sons et mélodies qui viennent du vieux continent, c’est presque comme si tu entendais tes propres ancêtres, presque à un niveau génétique ( sourires).
Vous réussissez à créer une ambiance assez spéciale (surtout dans « 1,000miles from the sun »), vous verriez-vous écrire une musique pour film, quelle approche avez vous entre musique et les visuels ?
Jim : On considère les choses comme un tout, les arts sont tous liés.
Gavin : Tu prends le cinéma par exemple, c’est assez ouvert, ca recouvre pas mal de types de créations et d’influences. Travailler avec Jean-Luc (Navette), qui nous a fait une super pochette, et les superbes projections de Julian apportent vraiment quelque chose au pot commun. Toutes ces choses s’ajoutent au fur et à mesure et ça prend forme un peu par soi-même, ca te donne de la matière petit à petit, tu dois le laisser se développer un peu tout seul.
Jim : A force de voyager, tu finis par rencontrer des gens avec qui tu es vraiment sur la même longueur d’onde, comme Julian. Ils sont déjà un peu comme des frères, ils sont animés par les mêmes envies, inspirés par les mêmes choses. C’est pas des mecs qui prétendent faire du rock n roll pour le style, mais qui sont eux aussi à la recherche de quelque chose de vrai, et c’est pour ça que la connection marche avec les autres membres du groupe.
Est ce que vous pouvez nous en dire plus sur le nom du groupe ?
Jim : Je trouvais juste que c’était un nom cool (rires). Ca semblait adéquat, c’est inspiré d’un livre, sur des gens qui sont fondamentalement bons, mais qui pourraient se faire la guerre sur des principes à eux, spirituels, qu’ils croient être justes. Ce qu’on fait tient un peu du spirituel, rechercher quelque chose de vrai, réel, à travers la scène surtout. C’est vraiment une expérience spirituelle que de jouer live, transcender le conscient de la condition humaine. Et le faire collectivement, avec le reste des gens dans la salle, ca tient vraiment tout d’une église quand t’y penses.
Dernière petite question : est ce que vous connaissez Nick Waterhouse ? Je trouve qu’ il y a quelques ressemblances dans le chant, vous semblez avoir un peu les mêmes influences.
Jim : Oui, j’ai entendu un de ses morceaux, assez récemment d’ailleurs. Un DJ, ami à moi, passait de la musique, ca m’a bien plu, je lui ai demandé ce que c’était. Mais à part ça je ne connais pas vraiment ce qu’il fait, de la bonne musique, certainement, mais la nôtre est meilleure (rires).