Il n’y a hélas pas énormément de monde pour ce coup d’envoi de la saison de la salle mérignacaise, malgré une affiche intéressante. Le reste des festivités du Krakatoa est de toute façon très prometteur, et il y aura son lot de belles soirées (Bertrand Belin, Pain Noir et Giant Sand, Balthazar ou Mansfield.TYA…). Mais nous aurons l’occasion d’y revenir, concentrons-nous sur ce 9 octobre.
C’est Le Colisée qui est sur scène quand je rentre dans la salle. Evidemment, le temps de dire bonjour aux copains de concert, le groupe (car David Nzeyimana n’est plus seul sur scène, contrairement à sa venue en 1ère partie de Frànçois and the Atlas Mountains un an et demi avant) a déjà bien entamé son set. Hélas, il y a un peu de la grâce bancale d’avant qui semble s’être évaporée : je trouve les quelques morceaux poussifs, un peu trop chargés, et reste donc sur ma faim…
La faim, donc oui, mais niveau boisson, j’apprécie grandement la nouvelle bière servie au comptoir. Bonne résolution du Krakatoa… Des bonnes résolutions, je ne sais pas si Babe en a pris, mais ils ont assurément beaucoup travaillé, car les nouveaux morceaux entendus en ce vendredi furent de vraies perles. Il y a quelque chose de shiny, assez funk et pop, parfois dream pop mais avec toujours dans un coin de la tête l’envie de danser. Gerard Black a toujours sa voix de velours, en plus de beaucoup d’humour et un groupe monté sur ressorts (surtout Amaury à la basse, d’une générosité encore épatante), et comme le set se termine sur un magnifique “Tilt” aux allures de boom d’ados survoltés, je ressors revigoré de ces 45 minutes.
La fin de la soirée est donc confiée à Husbands, le trio formé par Matthieu (Hocine – aka Kid Francescoli), Mathieu (Poulain) de Oh! Tiger Mountain et Simon (Henner) de French 79/Nasser. Le disque de la troupe était très agréable, mais visiblement la résidence du groupe dans la salle a porté ses fruits. Le trio a littéralement transcendé les morceaux de l’album, joués avec une conviction et une énergie remarquables, certainement entretenues par une semaine de résidence. Mathieu Poulain arpente d’ailleurs la scène comme un animal qui se serait échappé de captivité, habitant les morceaux quand ses deux acolytes restent plus sagement accrochés à leurs claviers, et quelques fois (pour Simon) leur guitare ou leurs “batteries” (les deux). Si elles sont réduites à leur (presque) minimum, elles amènent parfois une touche organique aux chansons. Mais celles-ci n’ont parfois pas besoin d’être étoffées pour se révéler hyper entraînantes, avec une légère touche électro, parfois un peu de funk, et un sens du spectacle incarné par Mathieu Poulain. “Let Me Down”, “Where Is My Ego” ou “You, Me Cellphones” ,par exemple, prennent une réelle épaisseur, et leur efficacité rythmique s’avère contagieuse auprès du public, et ne redescendra pour ainsi dire à aucun moment. L’heure de set passe au final très vite, et laisse une foule ravie : la saison du Krakatoa est bien lancée !