Rassemblés sous l’intrigante bannière Hooton Tennis Club, ces jeunes anglais revendiquent une parenté avec des formations contemporaines telles que Deerhunter, Black Lips ou Ariel Pink. Sorti à la fin de l’été, leur premier album produit par Bill Ryder-Jones aurait pourtant pu voir le jour il y a une vingtaine d’années. Sur « Highest Point in Cliff Town », les pop songs à guitares hirsutes de nos quatre camarades dépoussièrent en effet de jolis souvenirs du rock « slacker » américain des années 90. Lorsque l’on a grandi comme eux à proximité des eaux fertiles de la Mersey, impossible toutefois de renoncer à l’imposant héritage pop britannique. C’est donc des deux côtés de l’Atlantique, chez Pavement autant que chez Supergrass, chez Dinosaur Jr. autant que chez Teenage Fanclub, que ces douze chansons fulgurantes sont allées chercher de quoi se nourrir. L’impensable convergence du rock lo-fi et de la britpop, voilà un programme séduisant à partir duquel les sous-estimés Let’s Wrestle ont fait eux aussi quelques drôles d’étincelles. A l’image des protégés du label Fortuna Pop, ces nouveaux venus possèdent déjà suffisamment de consistance, et surtout assez de bonnes chansons (« Always Coming Back 2 You », « Kathleen Sat on the Arm of her Favourite Chair ») pour tirer leur épingle du jeu. Un côté déconneur assez réjouissant par les temps qui courent, quelques riffs avisés pour une poignée de singles déjà mémorables (« Jasper », « P.O.W.E.R.F.U.L. P.I.E.R.R.E. ») et la bande remporte la partie dans un éclat de rire communicatif. Avec cet épatant galop d’essai, Hooton Tennis Club se positionne donc comme l’une des belles révélations de 2015, mais surtout comme un grand espoir pour les années à venir.
Le webzine de la pop