Le nom du groupe (qui est aussi celui d’un comté norvégien) et le titre de l’un de ses singles (« A Quiet Night in Stockholm ») pouvaient faire croire à l’arrivée d’un nouveau produit de l’exportation scandinave. Si le quatuor s’est en effet formé en Suède, et si sa musique porte clairement les stigmates d’une mélancolie de type nordique, Finnmark! est pourtant bien d’origine britannique. Les vingt-cinq petites minutes de son premier album, publié par l’impeccable label breton Beko Disques, constituent surtout ce que nous avons entendu de plus marquant au rayon indiepop depuis plusieurs mois. S’inspirant notamment de la jangle pop des Bats ou de la fragilité cristalline des pensionnaires de Sarah Records, la formation de Leeds semble s’être fixée la mission d’installer un bonheur durable sur la planète twee pop. Lointain cousin vocal de Stephin Merritt (The Magnetic Fields), le chanteur-guitariste Edward Forth cimente l’affaire en beauté, instillant le petit supplément d’âme, la profondeur qui pourrait permettre à la bande de tirer son épingle du jeu. Ajoutons enfin, pour vous donner une raison supplémentaire de les adopter, que ces adorables jeunes gens visent toujours juste au moment de sélectionner leurs reprises (du « Tugboat » de Galaxie 500 au « Jar of Cardinals » de Guided By Voices). Une preuve ultime du bon goût de Finnmark!, un groupe auquel nous conseillons de ne surtout rien changer.
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