Paul McCartney a enflammé le Stade De France avec un concert sous forme de best of.
Mon entourage ne semblait pas comprendre pourquoi j’ai souhaité assister au concert de Paul McCartney au Stade de France. J’ai entendu des « Mais c’est un has been », « les concerts dans ce stade sont pourris », « Tu ne vas rien voir et la sono est nulle » etc, etc.
Et bien oui le son n’était pas top, n’ayant pas opté pour une place en carré or à tarif prohibitif je n’ai aperçu Paulo que de très loin, ses titres récents sont sans grand intérêt, mais pourtant ce concert était incroyable.
Pendant presque trois heures, et accompagné par les musiciens de scène de Johnny Hallyday (à moins que ce ne soit l’inverse), Macca a réussi un véritable tour de force et nous a donné une master class de la pop musique. Jugez en par vous même, rien qu’en ouverture de set : « Eight Days A Week », « Got To Get You Into My Life », « Listen To What The Man Say », et l’excellente surprise du Kraftwekien « Temporary Secretary » extrait de son formidable album solo « II ». La présence de requins de studios à ses côtés pouvait laisser présager le pire (solos à rallonge, show ultra calibré), pourtant il n’en sera rien. Les titres sont exécutés avec précision, tout en gardant leur côté pop et inventif. Du haut de ses 72 ans, McCartney semble prendre toujours autant de plaisir à se retrouver sur scène et s’amuse en permanence avec le public, lui parlant souvent en Français et en stoppant net le début de « Yellow Submarine » après quelques secondes pour se lancer dans « Michelle » alors que le public chantait en cœur. Il n’en oublie pas pour autant ses deux amis disparus en rendant hommage à Lennon sur « Here Today » et à Harrison sur un superbe « Something » commencé au banjo. On pensera que le concert touche à sa fin lorsque fumigènes, explosions de flammes et feu d’artifice accompagneront « Live And let Die », il n’en sera rien. Il enchaîne aussitôt avec « Hey Jude ». Suivront entre autre lors du rappel « I Saw Her Standing There », « Can’t Buy Me Love », « Yesterday » et un « Helter Skelter » d´une puissance et fraîcheur incroyables. Comme lors des concerts de Kraftwerk il y a quelques mois, c’est un tour de force de constater que, alors que l’on s’emballe souvent pour des groupes sans grand intérêt, quelqu’un vienne nous rappeler qui est vraiment le patron.
Au fait, pour les amis qui n’ont pas jugé nécessaire de venir au concert, il a également joué « We Can Work It Out », « Being For The Benefice Of Mr Kite ! », « Eleanor Rigby », « Blackbird », « Paperback Writer » etc. La prochaine fois, n’hésitez pas !