Il est des disques qui font “tilt” de suite, avec lesquels on accroche instantanément. Cet “Alkimia” en fait partie, assurément. De Agent Side Grinder, je ne savais rien ou presque, mais après quelques devoirs bien obligatoires, je les découvre donc suédois et rendus au 4ème disque.
La maîtrise qui se dégage de ces 8 morceaux aurait pu me mettre la puce à l’oreille, tant l’équilibre entre une pop toute de noir vêtue, des secousses cold wave et un peu d’indus est convaincant. Il est tellement réussi qu’il n’est pas rare de s’approprier la chanson instantanément ou presque, comme “Into the Wild”, portée par une basse mastoc et la voix de Kristoffer Grip, “Giants Fall” ou “This Is Us” et leurs claviers très pop ou “For the Young” et son atmosphère cold-wave désespérée. Les figures tutélaires convoquées, un peu de Ian Curtis, un peu de Dave Gahan et autres amateurs de noirceur sont à la fois très présentes et parfaitement assimilées. L’écriture assure ainsi le parfait équilibre entre une ambiance marquée et des mélodies tout à fait assumées, qui ne se délitent ni dans la durée (“Last Rites” ou “Void (The Winning Wand)” ont quelque chose d’hypnotique dans leurs claviers et leur rythme ralenti, pesant) ni dans l’efficacité que nécessite le format pop (“New Dance” en moins de 3’30). Avec un vrai sens de la concision (aucun remplissage, seulement 8 titres), Agent Side Grinder convainc grandement : l’alchimie est décidément au rendez-vous.