Les Pays-Bas sont bien représentés ce soir-là au Point Ephémère. En effet, c’est accompagné des Eerie Wanda que Jacco Gardner revient dans la capitale, peu avant la sortie de son nouvel album « Hypnophobia ».
C’est que les Eerie Wanda deviendraient presque des visages familiers, puisqu’on se laissait déjà bercer avec plaisir par leur pop un peu rétro lors de leur venue à Paris en première partie des Allah-Las, en février. Après leur tournée avec les Californiens, c’est avec leurs autres camarades de jeu qu’ils partagent ce soir la scène – et les musiciens, puisque Nic et Jasper, batterie et basse respectivement, jouent dans les deux groupes.
Les Eerie Wanda sont l’exemple parfait d’une bonne première partie : à l’image de leurs grands frères de ce début d’année, ils nous offrent une musique rafraîchissante, alliant avec intelligence mélodies aériennes et rythmes plus rapides (“I Am Over Here”). Plus timide que Jacco Gardner, qui les remplacera peu après, mais une bonne entrée en matière, donc.
Rien de nouveau sous le soleil : Jacco Gardner semble tout droit sorti d’un monde à part, confortable et enchanté. Cela se ressent dès les premières notes dans le public, déjà acquis à la cause du Néerlandais. Sa musique nous emmène dans des contrées apaisantes, et nulle mauvaise journée ou fatigue ne saurait nous empêcher de profiter de la soirée.
Délaissant la position assise (comme notamment à la Maroquinerie), Jacco Gardner attaque d’emblée avec “Hypnophobia”, titre éponyme du nouvel album, mais poursuit avec des morceaux de son premier album, (“Clear the Air” et “Puppets Dangling”), à l’image du concert qui alterne entre anciens et nouveaux morceaux (“Where Will You Go”, “Find Yourself”…).
Les cinq musiciens nous emmènent nous promener en leur compagnie, de morceau en morceau, chacun trouvant le juste équilibre entre mélodies et rythmes. En effet, certains s’appuient surtout sur les harmonies (“Find Yourself”), alors que d’autres sont plus énergiques, portés par une basse plus “sautillante”, et des percussions régulières (“A House in the Moon”). On constate une fois encore que les musiciens maîtrisent leur sujet, puisqu’ils n’hésitent pas à échanger leurs instruments en fin de concert.
A la guitare ou au clavier, Jacco Gardner nous conte des histoires, et c’est avec ces mélodies cristallines en tête que l’on se retrouve à la sortie à contempler le canal d’un air rêveur, en retournant tant bien que mal à nos activités normales.