De passage à Paris pour la promotion de “Saturn Pattern” qui ne sortira que le 18 mai prochain, Paul Weller a prouvé avec son concert au Bataclan que c’est vraiment sur scène qu’il est dans son élément.
Paul Weller a beau avoir le statut de « demi dieu », sa carrière solo nous a un peu laissé sur notre faim après le superbe “Wild Wood” paru en 1993. II s’est limité à un style d’écriture plus traditionnel que certains médias n’ont pas hésité à qualifier de “Dad Rock”. Du rock que l’on écoute une fois que la vie de famille et le boulot prennent le dessus, un bon compromis entre les groupes cool de sa vie d’avant et le rock qu’écoutent nos parents. Pourtant il a prouvé ce soir pendant presque deux heures que cette vision était un peu réductrice.
Arrivé sur scène accompagné de six musiciens semblant tous sortis du Soho des 60’s (dont Steve Cradock d’Ocean Colour Scene à la guitare et Andy Crofts de The Moons au claviers), le Mod Father débute son set par le psychédélique “White Sky”, extrait du futur “Saturn Pattern”. Affichant un grand sourire, Paul Weller semble d’entrée de jeu être en pleine forme et prendre un réel plaisir à jouer devant nous ce soir. Interprétées de façon beaucoup plus tendue par un groupe soudé et bien rodé, de vieux titres comme “Kosmos” et “Into Tomorrow” retrouvent une deuxième jeunesse. D’autres plus récents comme “The Attic” ou “Come On/Let’s Go” sont gonflés par une approche plus punk. Tout au long du set, Paul alternera guitare et clavier. Il délivrera d’ailleurs sur ce dernier une superbe version du très soul ”Above the Clouds” qui donnera l’impression qu’il ressuscite le son Motown du début des 70’s. Il clôturera la première partie du concert avec “Whirlpool’s End”, extrait d’un « Stanley Road » décidément bien représenté ce soir puisqu’il terminera le deuxième rappel avec “Changingman”.
Tout au long des 27 titres du concert, on réalisera à quel point la carrière solo de Paul Weller est plus variée qu’on ne le pense mais surtout à quel point il est doué pour s’approprier les styles musicaux qui l’ont marqué, tout en leur apportant sa touche très personnelle. Ce concert, ayant eu l’effet d’une piqûre de rappel de son talent de songwriter, on écoutera “Saturn Pattern”, son prochain album, d’une oreille différente.