Depuis qu’il a fait choix de s’expatrier en terres ibériques, on a pris quelques distances avec la carrière discographique de Josh Rouse. Dernièrement, l’ancien résident de Nashville continuait certes à délivrer d’agréables recueils de soft-pop mineure. L’époque bénie du songwriter, celle du triplé magique « Under Cold Blue Stars » / « 1972 » / « Nashville », ne semblait toutefois plus qu’un lointain souvenir. C’est donc avec un semblant de curiosité, mais sans véritable excitation, que l’on a placé cette onzième réalisation sur la platine. La surprise n’en fut que plus agréable. Avec son fidèle Brad Jones derrière la console, Josh Rouse retrouve enfin le haut niveau et s’offre, en toute discrétion, l’un des retours en grâce de ce printemps 2015. Entre les fameuses ballades crépusculaires dont il a gardé le secret (« Ex-Pat Blues ») et son appétence constante pour le country-folk mélancolique (« New Young »), les dix chansons d' »Embers of Time » se déroulent sans accrocs, avec la quiétude des grands classiques middle of the road des 70’s. Le poids des ans, évoqué avec finesse sur l’un des sommets de l’album (« Time »), n’a donc en rien entravé le savoir-faire de cet aimable artisan. Avec « Embers of Time », Josh Rouse rattrape en beauté le temps perdu.