Pour son premier album enregistré pour le label Anglais Heavenly Records, H Hawkline livre une collection de pop songs pas aussi dérangées qu’elles ne le laissent paraître.
H Hawkline nous avait jusqu’à ce jour habitués à des albums intéressants mais toujours un peu bordéliques. Passant d’un style à l’autre en fonction des chansons, il offrait plus une collection de vignettes instantanées qu’un album en tant que tel. Enregistré sous le soleil californien, “In The Pink Condition” sonne cette fois plus cohérent tout en gardant un grain de folie. La présence de sa compatriote galloise Cate Le Bon (avec qui il a beaucoup tourné) à la production n’y est certainement pas pour rien. Les admirateurs de cette dernière risquent même d’être perturbés dès “Sticky Slithers”, premier titre du disque, par un son et une façon de chanter quasi-similaires à ce que l’on peut entendre sur Mug Museum. Il serait pourtant dommage de ne pas laisser sa chance à ce grand disque de pop malade. Chacun des douze titres apporte son lot de surprises. Les arrangements sont toujours inventifs et les harmonies vocales décalées, mais se fondent avec subtilité sur chaque morceau. Sa voix n’a jamais mieux sonné que sur “Concrete Coloured Clothes”. “Isobel” et “Ringfinger” rappellent les Smiths du début, mais avec une bonne dose de psychédélisme en plus.
Derrière tous ces bidouillages se cachent de grandes chansons qui permettent à H Hawkline d’offrir avec “In the Pink of Condition” son meilleur album à ce jour.