Ce n’est pas la grande foule à la Boule noire en cette soirée de mars. A l’heure où sort le deuxième album de Champs, “Vamala”, les deux frères originaires de Ventnor, sur l’île de Wight, semblent nettement plus connus sur leurs terres qu’en France. On croit d’ailleurs repérer une bonne proportion d’Anglais parmi la centaine de spectateurs.
On arrive pour les dernières minutes de la première partie, une folkeuse visiblement amie du groupe dont on n’a pas retenu le nom. Venus en duo minimaliste il y a quelques mois pour assurer la première partie de Minor Alps à la Flèche d’or, les Champs sont trois cette fois-ci : un musicien supplémentaire accompagne Michael et David Champion, le plus souvent à la batterie, parfois à la guitare ou à la basse. Le groupe a alors recours à des rythmiques électroniques, qui apportent une touche de modernité à leur folk-pop plutôt classique – joué sur guitares acoustique, électrique, douze-cordes, et claviers, selon les titres.
Pendant une petite heure (on aurait bien pris un peu de rab), le groupe mêle des extraits de ses deux albums, alternant passages fougueux, plus bruyants que sur disque (« White Satellite »), et moments plus calmes et dépouillés (« The Balfron Tower »). Eclate alors la beauté des voix mêlées de Michael, l’aîné (un peu renfrogné), et de David, le cadet (plus solaire et beau gosse). On pense à leurs compatriotes Stornoway, The Leisure Society ou The Bees (ces derniers originaires comme eux de l’île de Wight), qui, malgré les grandes qualités d’écriture de leur musique, n’ont jamais vraiment percé chez nous. En souhaitant à Champs, groupe encore jeune, aussi doué qu’attachant, d’obtenir en France le succès qu’il mérite assurément.