L’histoire de la musique est sans doute pleine de moments où les guitares ont été déclarées obsolètes : Gomina a fait mieux que le dire, il l’a appliqué : chez ces quatre Caennais, point de guitare donc. A la place, on retrouve des claviers employés à très bon escient, car mis au service d’une pop qui passe par toutes les nuances, des moments les plus espiègles (“She’s Like”) à un zeste de mélancolie (“Airline”, petit interlude instrumental glissé avec bonheur, au même titre que “Circuits”) ou à un classicisme brit-pop (“Kinda Girl”) sans trop s’égarer. Pour cela, il faut tenir l’écriture, la densifier, et cela se ressent dans ces chansons à tiroirs qui contournent l’économie de moyens par un vrai fond, à l’instar du superbe “Stupid” et ses claviers scintillants, l’errance nocturne de “Let Me go” au parfum d’outre-Manche ou la pop très early 2000’s de “Sun’s Gone” (qui m’évoque aux marges The Music, groupe disparu mais dont le premier disque m’a longtemps accompagné). Comme la gomina qui lui donne son nom, le groupe a un vrai talent pour prendre la lumière sans effort, tout en sachant se faire oublier, preuve d’une maturité déjà bien présente et très encourageante pour la suite.