Retour réussi sur scène du groupe phare de Cincinnati pour sa première date française depuis plus de 15 ans.
“Do The Beast”, septième album des Afghan Whigs, a été l’une des bonnes surprises de l’année 2014. Comme à son habitude, le groupe a continué à explorer une large palette de styles musicaux tout en adoptant un son plus lisse. La tournée, débutée l’année dernière aux Etats-Unis, s’est déroulée à guichets fermés, le groupe attirant même plus de 3 000 personnes à New York.
Autre situation à Paris où le groupe n’a pas attiré les foules. Le public, dans l’ensemble étonnamment jeune pour un groupe qui fêtera ses 30 ans de carrière l’année prochaine, ne cache pas son excitation lors de l’arrivée des huit musiciens sur scène.
Le set s’ouvre avec “Parked Outside”, qui, comme les huit autres titres de “Do The Beast” joués ce soir, perdra en subtilité ce qu’il gagnera en tension. Suivent des morceaux qui retracent toute la carrière du groupe (“Turn on the Water”, “Gentlemen”…) et sont parfois couplés à des reprises réarrangées façon Afghan Whigs (“Across 110th Street” de Bobby Womack). Chaque titre est joué de manière frontale, comme si le groupe cherchait à prouver qu’il compte encore. Les riffs primaires et la puissance du chant testostéroné de Greg Dulli sonnent toujours avec une incroyable modernité. Charismatique,il sait jouer avec le public. A certains spectateurs se plaignant du volume sonore qui devait les faire entendre deux arrondissements plus loin, il rétorque que le groupe se fait vieux et souffre de problèmes d’audition.
Un bon résumé de ce concert et de la place du groupe parmi ses contemporains viendrait des paroles d’une reprise des Beatles jouée en fin de set : “It’s getting better all the time”.
Crédit photos : Benoît Daviou