Amoureux de la pop de chambre de Cardinal ou The High Llamas, ce disque pourrait bien devenir votre prochaine obsession. La première écoute de « Sovereign Sky » laisse sans voix : aurions-nous, sans le savoir, mis la main sur un trésor caché de la fin des années 60, ou bien sur l’œuvre jamais rééditée de quelque songwriter maudit ? Renseignements pris, nous réalisons surtout que nous avons failli passer à côté de l’une des formations les plus réjouissantes du moment. Composé par les frères Mik et Rich Hanscomb, Junkboy avait jusqu’ici échappé à nos radars, en dépit d’une carrière lancée à la fin des années 90. Quatre ans après le prometteur « Koyo », cette épatante fratrie, originaire de Southend-On-Sea et désormais basée dans le Sussex, avance un pion décisif avec un « Sovereign Sky » bucolique et délicatement ourlé. Si leur approche peut évoquer les orfèvres de Field Music, les garçons partagent aussi avec leurs compatriotes de The Clientele le goût d’une écriture au classicisme revendiqué. Renvoyant souvent à la pop baroque de Left Banke et consorts (« Release the Sunshine »), mais aussi aux harmonies du folk-rock west coast (« Redwood »), allant même jusqu’à taquiner la bossa nova sur un « Belo Horizonte » en clair-obscur, « Sovereign Sky » bénéficie d’un charme discret et intemporel propre aux petits disques qui comptent vraiment. Serties de cordes, majoritairement acoustiques mais quelquefois visitées par une guitare électrique toujours pertinente, ces douze pépites jettent une sacrée pierre dans le jardin de la pop britannique. Un jardin dont Junkboy pourrait bien être le trésor caché.
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