Johnny Marr était de passage à Paris lundi dernier pour un concert convaincant au Trabendo.
Qu’attendre de Johnny Marr sur scène alors que ses deux derniers efforts solo n’ont pas vraiment convaincu ?
Au regard du nombre de T-shirts à l’effigie de son ancien groupe portés par un public à l’âge bien avancé, il semble que la plupart des spectateurs soient présents par dévotion plutôt que pour entendre les morceaux du récent « Playland ». Peut être également pour chanter à tue-tête quelques chansons des Smiths en dansant comme Morrissey.
A peine arrivé sur scène sans même avoir joué la moindre note, Johnny Marr captive. Il a tout pour lui, le look, l’attitude, le magnétisme. Dès l’intro de « Playland », premier morceau joué, on se dit que l’on va assister à un excellent concert. Pourtant, rapidement sa voix dérange. Son chant ne sonne pas juste et il peine à monter dans les aigus. Ce qui n’est pas un problème en soi pour un concert de rock, sauf que le contraste avec l’exécution très pro des morceaux pose problème.
La majorité des chansons interprétées par la suite seront extraites de « The Messenger » et de « Playland ». Leurs versions live sont convaincantes et l’on se surprend même à apprécier des morceaux trouvés sans intérêt sur disque. Mais soyons honnêtes, c’est sur « Stop Me If You Think That You’ve Heard This One Before », « How Soon Is Now » , « Still Ill » et les quelques autres classiques des Smiths joués ce soir que nous allons être subjugués par la qualité de son jeu de guitare et par une interprétation claire et tendue à la fois.
Une superbe version à rallonge de « Getting Away With It » d’Electronic et une reprise de « I Fought The Law » des Crickets jouées en fin de set finiront par nous persuader définitivement que malgré ses limites vocales, le Mancunien n’a rien perdu de sa superbe et arrive toujours à fasciner sans trop sombrer dans la nostalgie.