On avait découvert Cliché à l’occasion des remarquables (et remarquées) compils de la Souterraine , et le titre « Helicon », qui ouvre cet EP. A la réécoute le titre est toujours aussi efficace, groovy sans trop en faire, et équilibré. Le reste de cet EP n’est néanmoins pas toujours aussi affriolant, notamment lorsque se profilent des morceaux plus axés sur les textes.
Ce n’est pas le cas de « Shalom », easy listening smooth comme on aime – si vous me permettez ces anglicismes –qui n’est pas sans rappeler du bon Burgalat, d’autant que les paroles doucement givrées, un peu rétro, apportent une patine supplémentaire à ce début d’EP farouchement rétro-futuriste : une sorte de French touch sous influence mais jamais ennuyeuse et diablement efficace.
« En catimini », ritournelle pop à la Lilicube, est à la fois plus standard et moins enthousiasmant, malgré une basse qui fait joliment le gros dos. On la retrouve plus sautillante, cette basse bien sentie, sur « Coïncidence ». Sur ce morceau, le chant, qui rappelle un peu celui de Mathieu Boogaerts, n’est pas à son meilleur dans un registre moins sarcastique, plus sentimental mais aussi plus ordinaire que sur les premiers titres. Pas forcément la direction la plus enthousiasmante prise par le groupe. La tentative de grivoiserie de « Pas chat » pourrait sauver la fin si la mélodie n’était pas aussi bateau.
Vous l’aurez compris, il vaut sans doute mieux écouter cet EP à l’envers si vous voulez être emballé par Cliché en oubliant des titres quelque peu formatés aux entournures, et qui lorgnent sur la variété, même de luxe. Au contraire, ses flirts avec le kitsch, le retro, et la pop moins académique leur réussissent à merveille.