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Concerts

Nosfell, Hérouville-Saint-Clair, BBC, 23 octobre 2014

Partie pour être bénévole au concert de The Do au Cargö, je ne suis finalement pas prévue au planning. Qu’à cela ne tienne, j’irai quand même à Caen. Le festival Beauregard invite, la veille pour le lendemain, ses bénévoles, à assister au concert de Nosfell, qui se tient à quelques kilomètres en périphérie, au Big Band Café, dit le BBC. Ma première idée est que soit, Nosfell n’attire pas les foules, soit, il se trouve concurrencé par les multiples propositions qu’offre le festival Nordik Impact. Outre The Do introduit par l’électro de Jabberwocky et Tomas Barfod, Isaac Delusion joue à guichet fermé dans la cité ducale. Abondance ne nuit pas mais peut-être un peu quand même. Peu familière à l’univers de Nosfell, le nom m’évoque une mythologie. Son passage au Rock dans tous ses états, un après-midi de 2007, ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Cela date un peu, deux autres albums ont paru depuis, dont le récent « Amour Massif ». Dès les premières pistes, je pressens qu’il y a matière à apprécier, à la moitié, je n’ai pas écourté et réponds à l’invitation du BBC.

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Après un bref détour par la salle de boxe qui précède celle de concert, me voici face à Chat Blanc, le stagiaire vert qui assure la première partie. Passons… 21h20, trois parasols à facettes matérialisent les emplacements des musiciens sur scène. Nosfell arrive pieds nus. D’une voix androgyne, presque lyrique, il entreprend des vocalises sur « Ij koliv… », titre qui ouvre également le quatrième album. Il est rejoint par sa claviériste et son guitariste multi-instrumentiste. Puis il introduit l’ « Île Mogador », l’une des deux Îles Purpuraires au large d’Essaouira où était pratiqué le commerce du pourpre dans l’empire romain. La particularité de la formation est de n’avoir ni basse ni batterie. « Bargain Healers » est un titre entre blues et rock donnant la part belle aux guitares, acoustique pour Nosfell et électrique pour le musicien qui l’accompagne. De multiples percussions viennent nourrir les pédales à boucle. Nosfell remercie le public attentif avant d’emprunter une « voie divine ». Sa puissance vocale m’évoque celle de Jeff Buckley, la palette est ample avec tant d’octaves dans le coffre. 
 
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Tel un griot, Nosfell introduit les légendes qui entourent ses chansons, comme celle de « Gouz Mandamaz » relative à un acte extraordinaire. L’introduction se fait en Human Beat Box. Il s’approche alors du centre de la scène pour ce titre qui groove. Lapsus pour évoquer la prochaine chanson, il parle de danse, une danse macabre, une parade amoureuse. La plupart des titres sont traduits, « Subilitil » pour « Plaire à cet oeil ». Il alterne entre voix perchée et caverneuse. Etrange lutin hybride gambadant dans une forêt peuplée de trolls et autres créatures fantastiques. Extrait du second album « Ta main, leurs dents » est appuyée du chant choriste de la claviériste. Sur ce titre, on comprend aisément l’idée d’un chorégraphe comme Philippe Decouflé de s’entourer de Nosfell pour mettre son spectacle Octopus en musique.
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Nosfell propose de jouer pour des siestes acoustiques, concept séduisant pour introduire « Dans des chambres fantômes », jolie ballade qui siérait très bien à Matthieu Chedid dans un registre moins variété. L’abandon de sa langue met en évidence le talent de parolier de Nosfell « Viens me déchiqueter des 52 dents, de ton piano carnivore, mon corps en rêve, mes lèvres dévalent ta peau d’opale, je vais t’aimer, comme le cannibale, tu en voudras encore ». Les tons bleutés laissent place aux lumières rouges pour « Cannibale ». La chanson qui suit a été composée dans sa chambre, précise-t-il avant d’ajouter que les autres aussi. Il invite le public à un retour à ses 15 ans et demis, devant la psyché de sa mère. Le voici mimant une chorégraphie de Mickael Jackson, l’occasion d’endosser le rôle de danseur contemporain sur « Rubicon », titre beaucoup plus pop que le set déroulé jusqu’alors. 

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Ce fut bref, « Mindala Jinka » nous remet sur le chemin du folklore scandinave. Seul à la guitare, Nosfell maintient l’attention du public. Il est plongé dans une quasi pénombre pour « Fathers and Foes » qui préfigure le rappel et offre un condensé du potentiel que sa voix lui permet. Il revient seul sur scène pour interpréter l’un de ses premiers titres « Schaunipul », au refrain « I Work for the Animal in every corner and every turn ». Après plusieurs titres en solo, Nosfell rappelle sur scène ses camarades de jeu pour « Rainbowed » lors duquel il va se mêler énergiquement au public.  Reviendra à « Children of Windaklo » le soin de clôturer la veillée orchestrée par l’allumeur de rêve Nosfell.
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