Rencontre avec Julie, seule aux manettes de Rêve, mais récemment accompagnée de Puce Moment, pour des re-visites de trois morceaux que l’on peut entendre ci-dessous, qui font suite à la sortie de « Ventre Univers », chroniqué là.
Elle nous explique sa démarche et ses projets multi-facétieux.
« Le projet Rêve témoigne de mon amour inconditionné pour les claviers, le synthé, alors que le projet sous mon nom, Julie Fossaert, reflète mon approche, plus novice, de la guitare. Avec Rêve, j’appréhendais de me remettre à enregistrer, après plusieurs mois passés à jouer ici et là, je me demandais si je n’avais pas perdu en spontanéité. Ce que j’aime avant tout, c’est l’improvisation. »
Rêve x Puce Moment est une collaboration, un peu fortuite, entre Julie et des membres du groupe Cercueil (qui par ailleurs prépare un nouvel album). En commun, l’origine, Dunkerque, et une vie à Lille, mais aussi un goût pour une musique qui ne se laisse jamais enfermer dans le moindre registre, où l’auditeur trouve son propre chemin dans les méandres sonores..
Les trois titres présentés en collaboration avec Puce Moment sont « Oiseau Noir », dont on peut voir le clip à la sombre beauté ci-dessous, « Valerie », titre de Broadcast revisité par Rêve et Puce Moment (les Anglais constituent une figure tutélaire des Dunkerquois), avec un chant en français de Julie, et « Cosmic Belly », un titre de « Ventre Univers » (de Rêve) remixé et produit par Puce Moment. On peut aussi les télécharger ici.
« Ce qui me fascine, c’est le drone, la résonance, les vibrations, que je trouve dans de nombreuses musiques folkloriques, par exemple la musique indienne, ou chez des artistes qui m’ont influencée, comme Gastr del Sol. Il y a quelque chose de sacré dans ces choses très profanes. Je retrouve le même type de vibrations, cette résonance, avec le synthé analogique. Une fois, Sing Sing (le guitariste de Arlt), m’a dit, ‘Ce que tu joues, c’est comme de l’eau’, j’ai trouvé la comparaison assez juste. »
« Au contraire de Rêve, projet tourné vers l’intérieur, rentré sur moi-même, le projet Julie Fossaert est orienté vers l’extérieur, vers les autres. J’y joue un folk très âpre, seule à la guitare acoustique. Je voulais célébrer cette année de rencontres diverses et riches, et du coup je vais de ville en ville, chez les gens que j’aime bien, pour enregistrer un morceau avec eux. Je suis vraiment très très reconnaissante envers les musiciens qui me donnent de leur temps pour enregistrer avec moi. Ils participent comme bon leur semble. C’est aussi une sorte de défi, je ne suis pas guitariste à la base, mais cette guitare je l’ai toujours eue, je l’adore, je l’avais eue pour mon brevet… Par exemple, j’ai déjà enregistré une version de « Valerie » avec François Virot et Nico Poisson. La seule règle que je m’impose, c’est d’enregistrer en live chez les gens chez qui je suis. »