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Disques

Dad Rocks! – Year of the Flesh

Dad Rocks! - Year of the Flesh

Voilà déjà le second album de Dad Rocks!, le projet mené par le Danois Snævar Njáll Albertsson et – même si on a déjà dit tout le bien que l’on pense de « Mount Modern« , son premier album, voici avec « Year of the Flesh » l’occasion d’enfoncer le clou : le musicien (qui officie par ailleurs au sein du groupe Mimas) combine dans Dad Rocks ! deux caractéristiques que l’on ne trouve quasiment jamais réunies : un sens inné des mélodies et des arrangements extrêmement sophistiqués avec trompettes, flûtes, cordes, choeurs… mêlé donc à une ironie et un sens de la dérision solidement ancré. Vic Chesnutt était un maître de l’espièglerie provocatrice mais ses arrangements (à ses débuts en tous cas) étaient souvent assez basiques. Nick Drake faisait arranger ses albums par des orfèvres (comme Robert Kirby) mais était plus connu pour son sens de la mélodie mélancolique que pour celui de l’humour. Et voilà pourquoi Dad Rocks ! est unique : ses mélodies font mouche (« Pro-filling » ou le magnifique « Managed »), ses arrangements enchantent (un grand orchestre semble accompagner tout l’album, les chœurs évoquent parfois le meilleur de Flotation Toy Warning) mais son entrain et son ironie percent au travers de sa voix qui évoque pêle-mêle les mini-jupes et l’ultra-libéralisme des sociétés de pompes funèbres. Et avec son talent d’arrangeur-touche-à-tout, le parallèle entre Snævar Njáll Albertsson et Sufjan Stevens se fait presque naturellement : on peut voir Dad Rocks! comme un Sufjan Stevens un peu paillard, un peu païen… Sans compter que Sufjan Stevens a aussi fait un album plein de « Year of … » (« Enjoy your Rabbit » en 2001, repris avec des cordes en 2009 sur « Run Rabbit Run« ). En tout cas, au delà de toutes les comparaisons, « Year of the Flesh » est un album mené de main de maître par un compositeur drôlement talentueux.

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