Après « Happiness » (2005), premier disque coup de maître et sans faille, Sébastien Schuller creusait les mêmes sillons sur « Evenfall » (2009), avec un peu moins de bonheur, entre sommets et morceaux en demi-teintes. Partant d’un « Nightlife » composé dans la foulée, le français exilé à Philadelphie a pris le temps de faire évoluer son art du songwriting et publie aujourd’hui « Heat Wave », en reprenant pour une part son style cotonneux, fruit d’un long travail de studio, où s’entremêlent toujours une voix en échos et des nappes instrumentales tout en nuances, mais en misant cette fois-ci sur plusieurs titres, sur davantage de sons électroniques francs et directs. Un disque de saison où la mélancolie affleure toujours, mais à la réussite moins franche.
Le fantôme d’Orchestral Manoeuvre in the Dark hante bien quelques titres plus immédiats, mais ceux-ci frôlent l’exercice de style et déçoivent finalement (« Endless Summer », « Black Light »). Plus bancal et moins séduisant que sur ses 2 premiers disques, le français parvient tout de même à nous toucher, sur une bonne moitié de titres, surtout les instrumentaux (« Silent », « Memory – Les Halles », « Tropical Storm »), qui charrient davantage d’émotions. Toujours singulière la machine à rêves de Sébastien Schuller se rappelle alors à nous.