A l’époque de “ Wake up ”, album de la consécration commerciale des Boo Radleys, Martin Carr affirmait qu’écrire une pop song relevait pour lui de l’expérimentation.
Depuis la séparation du groupe en 1998, que ce soit sous le nom de Brave Captain jusqu’en 2006 et ensuite sous son propre nom, il s’est efforcé de s’éloigner sans cesse de cet album qu’il semble toujours porter comme un fardeau. Avec plus ou moins de réussite et souvent dans l’indifférence générale.
D’où la surprise de le retrouver aujourd’hui sur une nouvelle maison de disques avec “The Breaks”, album de facture rock plutôt classique qui s’éloigne des expérimentations passées.
Mais attention, même si l’on a l’impression d’un nouveau départ, nous sommes loin du cliché de ces albums “adultes”. Quelques guitares distordues et des sons électroniques bidouillés sont présents ici où là (“Senseless apprentice”, “No Money in My Pocket”) pour nous rappeler que nous avons affaire à un songwriter incapable de se plier aux conventions.
De “The Santa Fe skyway” et ses accents soul au folky “The breaks”, ses dix nouveaux morceaux frôlent la perfection. C’est justement cette diversité de styles qui rend l’album intéressant. Ces références à Love, Dylan, au label Stax que l’on a retrouvé éparpillées tout au long de sa carrière prennent ici une nouvelle dimension.
Pourtant, au premier abord, l’album peut paraître de bonne facture mais un peu léger. Il faut plusieurs écoutes pour qu’il se révèle vraiment. Etrangement, même si les deux albums sont incomparables, la dernière fois que ses compositions nous ont pris par surprise, c’était sur l’incompris “C’mon kids” en 1996. C’est un signe, Martin Carr est de retour ! Vivement la suite.