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Disques

Pastoral Division – S/T

Pastoral Division - Pastoral Division

Il est des disques que l’on découvre d’un seul tenant. Autant le dire, ce n’est pas le cas de celui-ci. Mais s’il est bien un disque qui mérite qu’on lui accorde du temps et des écoutes, c’est bien celui-ci, ce premier album de Pastoral Division.

 Sur ces onze titres, il faut en effet prendre le temps de creuser, pour s’approprier ces mélodies subtiles, à la fois riches en instruments et en ambiances, ces textes qui alternent français et anglais, ce mélange entre des sonorités analogiques et d’autres plus synthétiques. Si les allusions au cinéma sont fréquentes (dans les textes ou les titres, comme “Widescreen”, “Au cinéma” ou “Sur ses lèvres”), elles font aussi pleinement sens avec la musique. Difficile de la catégoriser, croisant un folk noir à quelques lignes rock et de très diffuses touches électroniques, elle est garante de la profondeur du disque.

J’écris ces quelques lignes en l’écoutant, et j’ai encore l’impression d’entendre de nouvelles choses. Si “Mimétisme” et ses 7 minutes ont presque valeur de condensé de l’album, tant le titre se révèle varié (ça commence par des choeurs sur un rythme folk, puis un passage de percussions, puis des nappes de claviers qui se lovent sur une ligne de guitare acoustique avant un final aérien), l’audace est le maître-mot de ces 11 titres. Le groupe ne s’y perd jamais, et a su garder la maîtrise de ces couches si patiemment additionnées. “Little House”, “Cosmopolis”, “Widescreen” ou “Au cinéma” jouissent d’un ADN que l’on jurerait croisé avec celui de Radiohead époque “OK Computer”, une touche folk en plus (de très beaux choeurs surgissent, les guitares sont quant à elles souvent acoustiques), avec ce qu’il faut d’ornements pour donner une épaisseur salvatrice aux morceaux. La ballade n’est pas oubliée, avec “Tes ruines”, et Pastoral Division réussit même à offrir des morceaux plus enlevés, avec “Fall From Nowhere” ou l’exaltation sur la fin de “Every Simple Lie is an Ornament”. Ces Bretons étalent en onze titres un talent qui ne restera pas longtemps dans l’ombre, tant il est peu courant de par sa forme et son intensité.

 

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