On avait laissé Fredda après “L’Ancolie”, un album qui séduisait avec beaucoup de retenue, comme on se frôle. Avec “Le Chant des murmures”, il y a une réelle évolution, qui se manifeste par une indéniable générosité, des atmosphères jusqu’à l’orchestration. Plus en avant, la chanteuse évolue dans un univers qui croise la chanson classique à une forme de pop un peu surannée, avec des arrangements généreux. La présence de Sammy Decoster à la production est un plus indéniable, et les chansons sont habillées de bien belle manière. La forme luxuriante n’empêche pas une vraie légèreté dans l’atmosphère, qui amène plus sur le terrain de l’espièglerie que sur celui de la mélancolie. La guitare acoustique est accompagnée de subtiles touches de slides, d’une batterie subtile, de choeurs qui s’insèrent avec beaucoup de justesse (“Michel va m’appeler”). Points culminants en termes de mélodies et d’émotions, “L’Amour est antique”, “Le Village” ou “Le Chant des murmures” sont riches et graciles, amènent la fin du disque vers des sommets que les très beaux “Jardins déserts” ou “Calavera”, très joliment teinté d’un voile hispanique, avaient déjà bien esquissés. Chant des murmures, peut-être, mais ce disque de Fredda mérite que l’on en parle à voix haute et avec l’enthousiasme qu’il suscite.
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