Les dernières rééditions de The Clean ou des Bats, bien qu’accueillies avec grand enthousiasme, ne doivent pourtant pas faire oublier que les protagonistes de ces formations mythiques poursuivent leur marche en avant. Ainsi, chacun de leurs côtés, Hamish et David Kilgour signent ces jours-ci une paire d’albums tout à fait dignes de leur exploits passés. Robert Scott (guitare/voix pour The Bats et bassiste chez The Clean), n’est pas en reste et sa nouvelle livraison offre une suite plus qu’honorable à son dernier essai solo, le brillant et méconnu « Ends Run Together » (2011). La plume affûtée et le geste mélodique parfaitement alerte, le vétéran néo-zélandais nous a encore réservé une poignée de joyaux minimalistes au charme aussi modeste que persistant (« Hear the Hondas », « The Stary Show », « Right From Wrong »). Il s’autorise surtout un nouveau souffle salutaire, en engageant sur plusieurs titres une collaboratrice de choix, la chanteuse folk Hollie Fullbrook (Tiny Ruins). Le tandem duettise en douceur sur une série de chansons subtilement apaisées, témoignages émouvants d’une complicité artistique intergénérationnelle qui sonne comme une évidence (« Your Lights are Low », « Lazy Boy », « Now in your Hands »). Si l’album tire avant tout profit de sa préférence pour le mode acoustique, l’électricité n’est pourtant pas totalement absente des débats. Le folk-rock vigoureux de « Vertigo » et « Month of Sundays » aurait ainsi facilement trouvé sa place sur le dernier album en date des Bats, « Free All the Monsters » (2011). Elegant et hospitalier, « Green House » entretient avec conviction la légende d’un artiste pour lequel le repli nostalgique n’a jamais été une option.
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