Ce quatuor de Vancouver a démarré au fond du garage parental, sous le nom de Bedrooms of the Nation, en faisant ses gammes sur les tubes des Everly Brothers et des Beach Boys. Marqué au fer blanc par ses premiers inspirateurs, et plus généralement par l’esthétique teen pop des années 60, Shimmering Stars a ensuite grandi en s’ouvrant à des horizons beaucoup plus tourmentés. A mi-chemin entre les mélodies classiques de la pop américaine (« Ego Identity ») et les tournures contemplatives de la nébuleuse shoegazing/dream-pop (« You Were There »), la musique des Canadiens prend de l’envergure à l’occasion de ce deuxième long format auto-produit. Plus atmosphérique que son prédécesseur (« Violent Hearts », 2011), mais pas moins porté sur le romantisme adolescent, « Bedrooms of the Nation » esquisse quelques tentatives réussies de lévitation noisy-pop (« Dérèglement », « Shadow Visions », « First Time I Saw You »). Il réalise aussi l’un de nos plus grands fantasmes en faisant se rencontrer Pixies et The Jesus & Mary Chain, le temps de l’étourdissant « Role Confusion ». S’il dévoile, à travers ses textes notamment, une personnalité plus anxieuse que sur son premier jet, le groupe est encore agité par de régulières poussées d’optimisme juvénile. C’est ainsi que l’album s’achève sur un tube potentiel baigné de lumière tendre. « I found love », exulte le chanteur Rory McClure sur ce bouquet final aux élans spectoriens. Ce à quoi nous pourrions rétorquer que nous avons, nous aussi, trouvé l’amour. Son nom ? « Bedrooms of the Nation ».
Le webzine de la pop