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Festivals

Black Bass Festival, naissance imminente

Il y a quelque chose de courageux dans le fait de se lancer dans la création d’un nouveau festival. C’est pourtant bien ce qu’est le Black Bass festival : un événement neuf, qui s’apprête à connaître sa première édition les 5 et 6 septembre. Les marais du Blayais, à quelques dizaines de kilomètres de Bordeaux, en seront le théâtre.

Marais Black Bass

Quand Thibault Grenier, cofondateur de l’événement, nous a proposé d’être partenaires, qu’il nous a dit les premiers noms, on a dit banco. Très couleur locale, très cohérente aussi, dans la droite lignée des jolis festivals aquitains comme le Grand Souk ou Vie Sauvage, la programmation promet de jolis moments. Il nous raconte un peu la génèse de tout ça et aussi comment il vit les jours qui le séparent du jour J.

 

Comment est née l’idée du Black Bass Festival ?

On est partis d’un double constat. Déjà, on adore ces marais de la Haute-Gironde que pas grand monde ne connaît. C’est un espace naturel hors du commun que l’on avait envie de valoriser. Puis il faut le dire : l’offre culturelle de qualité pour les jeunes est très limitée dans ce coin de la Gironde. Le député que nous avons rencontré en amont du projet partageait cet avis, c’est pourquoi il nous a soutenus dans la démarche.

Comment vous êtes-vous tous retrouvés dans l’aventure ?

Le projet a été évoqué pour la première fois lors d’une partie de pêche dans les Marais (ce n’est pas pour la légende, ça s’est VRAIMENT passé comme ça 🙂 ), comme un paquet d’idées que l’on lance mais que l’on oublie souvent dès le lendemain. Sauf que là, on s’est mis à bosser et à constituer une équipe aussitôt.

Quelles ont été les principales difficultés ? Il y a des choses auxquelles tu n’avais pas pensé ?

On savait qu’il y aurait des difficultés, mais on ne s’attendait pas au dixième de ce que l’on a rencontré. Déjà, quand on démarre un projet comme celui-ci, on s’aperçoit que même en restant modeste, il faut transformer une simple idée en un budget de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Cela implique de trouver des soutiens financiers (publics, privés, donateurs), des prêts de matériel, des artistes prêts à consentir de gros efforts… Le deuxième obstacle a été administratif. Les exigences en termes de sécurité, notamment, sont très élevées. Il faut obtenir un certain nombre d’autorisations qui nécessitent à chaque fois de fournir des garanties et des dossiers assez lourds. Mais nous avons veillé à tout faire le plus proprement possible pour augmenter les chances de pérennité du festival.

Dans l’équipe, y a-t-il des personnes qui avaient de l’expérience dans le domaine des festivals de musique ?

Non ! Ce qui a d’ailleurs posé pas mal de questions dans le milieu de la musique à Bordeaux… 🙂 “Mais qui sont ces types ?” Après, nous avons pour la plupart de nombreuses années d’expérience dans le domaine associatif et nous avons très vite été conseillés par des pros. Notre régisseur général et notre équipe technique sont de très bons professionnels qui travaillent sur les plus gros festivals de la région.

Le lieu a-t-il été difficile à trouver ? Il est classé Natura 2000, est-ce que ça pose des soucis d’organisation ?

Oui. Il a été difficile de concilier notre volonté d’organiser un festival dans un lieu le plus sauvage possible, limite désertique, avec les contraintes sécuritaires et environnementales. Concrètement, les premiers sites envisagés, au coeur des Marais, donc, étaient classés en zone rouge inondation et cumulaient deux classements Natura 2000. Autant dire qu’avec la meilleur volonté du monde, le projet n’avait aucune chance d’aboutir administrativement. Nous avons trouvé un excellent compromis avec le Domaine de la Paillerie à Braud et Saint-Louis qui, en plus d’être un très bel endroit aux confins des Marais, se prête parfaitement à l’organisation d’un festival. Là, seul un classement Natura 2000 protégeant les oiseaux pouvait constituer une limite. Avec l’aide de spécialistes, il a été montré que le festival ne nuirait pas aux espèces concernées. Nous avons donc eu l’autorisation de poursuivre, tout en adoptant des mesures environnementales visant à minimiser notre impact.

Black Bass Festival 2014

A quelques semaines du festival, tu te sens comment ?

Personnellement, c’est un mélange de stress, d’excitation et, quelque part, presque un soulagement après un an où le projet a été intensément chronophage…

Plusieurs festivals en Aquitaine ont souffert des intempéries, c’est quelque chose qui t’inquiète ?

Oui, même si nous avons redoublé de précautions au niveau des assurances. Cela dit, même malgré ça, de mauvaises conditions météorologiques pourraient être fatales à cette première édition. Et difficile de faire une deuxième édition quand la première n’a pas eu lieu. Mais c’est le jeu des festivals en plein air.

Comment avez-vous abordé les groupes ?

Nous avions établi une sorte de cahier des charges dont l’idée principale était de programmer des groupes qui plairaient autant aux initiés qu’aux novices, et d’essayer également de proposer de la diversité dans les styles. Nous avons donc établi une liste de noms et Manu et Eva, nos programmateurs, ont pris les contacts. Malgré un budget artistique très maigre, la quasi-totalité des groupes que nous avons approchés ont accepté de jouer.

Est-ce que la coloration très locale de la programmation est voulue ?

La plupart des groupes que nous voulions depuis le début étaient issus de la scène bordelaise ou charentaise. Pourquoi aller chercher très loin quand on connaît la qualité de nos scènes locales ? Après, comme dit précédemment, notre budget ne nous permettait pas non plus de faire venir une formation internationale spécialement pour le festival. Mais qui sait ce que l’avenir nous réserve ? 🙂

Est-ce que les artistes ont été réceptifs à la nouveauté de l’événement ?

Oui, vraiment. A la nouveauté et à l’originalité. Il faut préciser qu’il y a pas mal de ces artistes qui sont ou ont été eux-mêmes des organisateurs de festivals.

A titre personnel, qu’est-ce que tu as hâte d’entendre ?

Je pense que Mars Red Sky dans ce contexte-là peut donner un show mémorable. Le caractère exceptionnel du retour de Gâtechien va également être un grand moment. Curieux de voir également John And The Volta et Fayçal, qui donne une importance particulière à cette date en préparant un set spécial…

Si tu pouvais faire un souhait pour le Black Bass Festival, quel serait-il ?

Qu’il devienne un petit festival de qualité et convivial incontournable dans l’agenda des festivaliers de la région. Je n’y suis jamais allé, mais le festival Terra Incognita en Mayenne constitue un bon modèle selon moi.

 

Et pour finir : une playlist pour se faire une idée !

 

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