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Festivals

Compte rendu des 13 et 14 juillet aux Francofolies de La Rochelle

Toujours de belles surprises aux Francofolies de la Rochelle qui cette année ont fait un hommage en (trop) grande pompe au fondateur Jean-Louis Foulquier décédé l’année dernière. Comme les années précédentes, les artistes en devenir, les surprises sont à chercher dans les salles du théâtre de la Coursive. On aura découvert également la très belle Chapelle Fromentin transformée en magnifique salle de concert qui durant l’année accueille le Centre Chorégraphique National de La Rochelle.

 

Dimanche 13 juillet

11H

Je démarre sur les chapeaux de roue avec le concert de Baptiste W. Hamon qui joue dans la Chapelle Fromentin. Accompagné d’un guitariste et d’une chanteuse, le Folk que produit le Français est vraiment surprenant. A la croisée d’influences bien de chez nous telles que Ferrat et Brel et d’un folk qui puise dans les racines américaines des années 60-70, de Van Zandt évidemment à Leonard Cohen, les chansons de Baptiste W Hamon prennent leur envol dans ce magnifique lieu.

L’air très détendu, le chant de Baptiste est posé et clair. La chanteuse qui l’accompagne donne de beaux accents country aux compositions, nous rappelant avec bonheur la divine Alela Diane.

Baptiste W Hamon

16H

Je décide ensuite d’aller voir Lewis Evans, un échappé des Lanskies qui sortira un nouvel EP dans les prochains mois. Il pleut un peu mais le public est bien présent. Après avoir écouté le très raffraichissant « Hey Girl » il me tardait de voir ça en live. Lewis Evans prend toute la place sur scène. On ne voit que lui. Showman, façon crooner romantique, il met rapidement le public dans sa poche grâce à son humour. Tantôt façon Boy George, tantôt Elvis Presley, Lewis Evans produit une pop pleine de charme portée par une voix assez reconnaissable rappelant un peu celle d’Hayden Thorpe des Wild Beats. On aura aussi eu le plaisir de l’entendre chanter en français sur « Air Marin » même si l’anglais lui va quand même mieux.

 Lewis Evans

17H

C’est l’heure de filer voir un artiste du chantier. Le Chantier est un dispositif qui aide de jeunes artistes à parfaire leur art de la scène. Hildebrandt est loin d’être un jeune premier puisqu’il a pas mal bourlingué avec son ancienne formation Coup d’marron, mais aujourd’hui c’est un nouveau projet qu’il vient présenter. Jolie découverte ! Les textes sont là, libératoires sur l’excellent « Vos gueules » sur « J’ai plein de pas » ou encore sur « Les ondes ». La musique passant d’un rock nerveux à de l’electro brut, noirçi par les mots nous donne envie d’écouter son prochain disque. A suivre de très près ce Hildebrandt donc.

Hildebrandt

 

18H

La Maison Tellier débarque en nombre sur la scène Bleue du Théâtre de la Coursive. Je vois pour la première fois le groupe et j’en attends beaucoup. Trop peut-être… Les chansons sont assez fidèles aux disques, la variété des instruments utilisés ce soir-là est assez large. On aura de la trompette, de la contrebasse, de la steel guitar, mais curieusement ça ne prend pas véritablement. Il faut dire que Patrice Michaud juste avant avait sacrément mis l’ambiance avec ses chansons teintées de blues qui visiblement ont beaucoup plus. Cela n’empêche pas la beauté de titres comme « L’exposition universelle » l’un des sommets du dernier album.

La Maison Tellier

 

14 juillet

10H30

Les journées commencent tôt aux Francofolies. A peine 10H30 et il faut déjà se faire une place dans la file d’attente pour pénètrer dans la Chapelle Fromentin voir le petit phénomène du moment, Christine & The Queens. Après une brillante première partie d’Hildebrandt en solo accompagné de ses machines et de sa guitare, Christine & The Queens rentre sur scène avec deux danseurs et deux musiciens. Au tout début du concert, on ne peut pas dire que Christine est totalement à l’aise. Il faut dire que c’est un véritable face à face qui s’instaure avec le public : pas de pied de micro, pas d’instrument pour se cacher ou instaurer une barrière symbolique rassurante. Très rapidement, le jeu de scène de Christine prend forme et nous emmène dans un monde teinté de funk, de pop et de RnB. Ca bouge divinement bien, les chorégraphies sont subtiles et un vent de fraîcheur parcours la Chapelle. Un bouquet de fleur, quelques pailettes lancées dans les airs, jeux de mains, petites mimiques rendront le concert exaltant particulièrement les deux sommets de sa discographique que sont « Saint Claude » et « Nuit 17 à 52 » et mes à priori vis à vis de Christine & The Queens envolés.

Christine & The Queens

14H

Direction le concert de Constance Amiot, une artiste discrète venue défendre son dernier album sorti au printemps. Les arpèges de sa guitare accompagnent un beau grain de voix. A mon à avis les chansons chantées en français fonctionnent bien mieux que celles en anglais. Au bout d’un moment, JP Nataf, qui aura reformé Les innocents le temps d’un concert aux Francofolies, la rejoint sur scène pour chanter le frétillant « Résonances« .

Constance Amiot

17H

Direction le Théâtre Verdière pour y voir Jean-Louis Murat & The Delano Orchestra. Après une première partie assez laborieuse d’Auden. Jean-Louis arrive discrètement sur la scène. La salle est comble et la moyenne d’âge assez élevée. Je suis le plus jeune, c’est dire… Une valeur sûre ce Jean-Louis. C’est peu le connaître. Pas de « Si je devais manquer de toi » ou de « L’ange déchu » Murat n’interprêtera ce soir-là que des nouveaux morceaux du prochain album à paraître le 13 octobre dont l’excellent « Chacun vendrait des grives« . Des nouveaux titres qui sont particulièrement longs (6 ou 7 titres joués pour un concert d’une heure environ) forment de grandes boucles autour d’un rock truffé d’accent blues. Ce qu’on a entendu ce soir était vraiment bien. Le Delano Orchestra produit une musique qui sied parfaitement à l’univers de l’Auvergnant. Murat aura été très discret. Quelques mercis murmurés et les yeux fermés la plupart du temps.

 Murat

19H

Voila LE concert que je ne voulais absolument pas louper. Je fais l’impasse sur François & The Atlas Mountains… Jeanne Cherhal en habit de lumière interprètera avec panache une bonne partie de « Histoire de J » dernier opus et sans aucun doute son meilleur. Déconneuse à souhait et particulièrement inspirée ce soir là, n’hésitant pas à improviser dans une robe à paillette, une chorégraphie assez délurée qui aura fait rire toute l’assemblée. Enceinte jusqu’au cou, il était assez comique de la voir chercher la position idéale devant son piano sans y parvenir.

Jeanne Cherhal

Ses chansons sont tantôt subtiles, drôles, tendres, mélancoliques, pleines de malices et d’humour et ses musiciens Sébastien Hoog (guitare), Éric Pifeteau (batterie) et Laurent Saligault (basse) auront produit un rock très inspiré par les années 70, de Sanson à Joni Mitchell. Sur l’immense scène du théâtre de la Coursive, Jeanne prend énormément de plaisir, et ça en est jubilatoire, tout particulièrement lorsqu’elle réarrangera dans une version modernisée et tout aussi espiègle une chanson paillarde de Colette Renard. On aura donc eu ce soir là un concert extraordinaire par une Jeanne Cherhal en très grande forme avec un répertoire qui force l’admiration.

Jeanne Cherhal 2

Outre Baptiste W. Hamon, Christine & The Queens et Jeanne Cherhal que j’ai particulièrement aimés, à en croire les autres festivaliers, Feu ! Chatterton a fait forte impression ainsi que Fauve qui programmé l’année dernière dans la petite salle du Diane’s au Casino était cette fois-ci sur la grande scène. La prestation de Miossec aura également été remarquée.

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