L’histoire est simple, très simple même : Mickaël (Mottet, d’Angil & the Hiddentracks entre autres) écrit des chansons pour Jim (Putnam, de Radar Bros), et vice-versa. Pour moi qui n’étais connaisseur que du travail du Français, j’avais des repères mouvants : tantôt une voix/interprétation, tantôt une signature à reconnaître, et vice et versa.
L’exercice aurait d’ailleurs pu virer à un déséquilibre, avec un disque à deux versants trop différenciés. Pourtant, si l’on sent la patte de l’un et de l’autre, il y a plus qu’une simple signature qui unit les morceaux, il y a surtout une belle sérénité, le plaisir partagé de se concentrer sur l’écriture de chansons qui reflètent cet état d’esprit. Pas forcément facile à appréhender comme disque, avec des morceaux aussi surprenants que “That Other Song” avec une “déconstruction” en temps réel de la structure de celui-ci, cette création transatlantique offre son lot de perles. “What it feels like” ou “A list” ont une petite touche soul, quand la pop se taille la part du lion (“Let Be”, en suspension, “Ethnology is a White Man Thing”, “Slow Pony’s Last Stand” ou “Better Weather”) la plupart du temps. Jamais prévisible, cette collection de chansons abrite même un spectaculaire “Concert of Everything”, symbole d’un album qui mérite vraiment qu’on s’y attache, chose qui viendra bien naturellement.